Le Frère Gregorius arriva devant la porte de l'Auberge par un matin pluvieux et glacial. Il avait froid, faim et était épuisé par un long périple a travers les contrées hostiles de Sarnaut.
Les temps étaient dur pour un prêtre/médecin en période de guerre. Aussi bien physiquement que mentalement. Les images des combats: les blessures, le sang, les plaintes des mourants, et les corps démembrés et abandonnés en charpies sur le sol, le hantait nuit et jour. Le privant souvent de sommeil, réveillé en sueur par les cauchemars tourmentés de toute cette boucherie sanguinaire.
Quand il reçut enfin le droit de quitter la première ligne du front, et de prendre du repos, il ressentit un soulagement sans nom. Il prit la direction de sa région natal, Silvéria, afin d'y rechercher une paix intérieur, depuis longtemps égaré aux milieux des champs de batailles.
Son voyage de retour l'amena devant une auberge qui malgré son aspect extérieur austère, semblait dégagé une hospitalité chaude et acceuillante. La pancarte qui pendait a l'entrée de l'auberge, et qui interdisait le port des armes fit sourire le prêtre. Il prit le temps de ranger sa masse et sa baguette dans son sac à dos, avant de pénétrer à l'intérieur.
Il poussa péniblement la lourde porte, entra dans l'auberge et essaya tant bien que mal de refermer derrière lui, afin de laisser la pluie et le vent continuer leur danse harmonieuse à l'extérieur de cette antre, qui pour Gregorius, ressembler à un petit coin de paradis sur terre.
"Que Tensess soit loué !", grommela-t-il une fois la porte close. Il se retourna vers l'aubergiste, et demanda d'une voix faible et fatigué en posant son sac :" Vous reste-t-il une chambre et de quoi manger, par pitié !?" juste avant de s'écrouler, exténué, sur le sol en bois de l'auberge et d'y perdre connaissance...