La conspiration des Ombres

Je veux préciser que les animations ont été crées par Fathom. Un grand merci à toi pour cette aide précieuse

Edit: Pour ceux qui ne commenceraient la lecture que maintenant, il faut savoir que l'histoire est calquée sur les jalons que Laoli a posés dans " Les Versets de la Survie ". Il est donc beaucoup plus intéressant de lire d'abord les versets de Laoli avant de lire cette histoire. Merci pour votre attention et bonne lecture surtout !


La douleur... Le froid, les ténèbres.... Voila ce que m'inspire ma petite enfance. Lorsque nous étions jeunes, nous avions la chance d'être hébergés et sous le protectorat des Désirae. Les choses ont bien changé depuis... Kaletha, mon frère jumeau, et moi, avions l'habitude quand nous étions gosses de partir jouer dans la forêt de Tenebra. Nous avons toujours été des casse cou, du moins c'est ce que tout le monde disait. Notre enfance était heureuse, nous faisions partie de l'aristocratie Elfique. Notre père, Leto, était un important sénateur siégeant à Novograd la plupart du temps. Quant à notre mère, Jessica, elle siégeait au nom de notre famille à Tenebra au conseil des elfes en l'absence de Leto. Nous étions inconscients, malheureusement la réalité nous a rapidement rattrapés, beaucoup trop rapidement...

Un soir, alors que nous revenions Kaletha et moi de jouer dans la forêt à proximité de la maison, je m'immobilisai a l'orée du bois. Kaletha s'arrêta derrière moi, par réflexe, et me demanda :
- Qu'est ce qui t'arrive ? Pourquoi tu t'arrêtes ?
- Chut ! Tais toi et ne fais plus de bruit, répondis je aussitôt, tous sens aux aguets.

Kaletha ne discuta pas. Il avait compris instantanément que quelque chose d'anormal se passait, d'après mon regard, et d'après ma voix. Il y avait en effet de l'agitation autour de la maison, et la garde Elfique des Désirae était là, chose totalement anormale. D'autre part, les gardes de notre maison étaient tous à terre, inertes. La garde des Désirae était visiblement en train de mettre notre maison à sac. Nous restâmes Kaletha et moi, dissimulés derrière un arbre, hésitant, ne sachant que faire. Puis quelques instants plus tard, nos parents furent amenés dehors. Ils étaient attachés, et celui dirigeait la garde les suivait de près. Kaletha et moi étouffâmes un cri de stupeur. C'était Vamp de Désirae ! Il se mit à interroger notre père :

- Où est il Leto ? dit Vamp en interrogeant notre père d'une voix impatiente.
- Vous perdez votre temps Vamp. Je ne vous dirais rien. D'ailleurs je ne sais pas de quoi vous voulez parler...
- Ne faites pas l'idiot, vous savez parfaitement de quoi je parle, et vous savez que je ferais n'importe quoi pour le récupérer.... repris Vamp de plus en plus agacé.
Un garde s'approcha alors de Vamp.
- Nous avons à nouveau fouillé la maison et les alentours, et n'avons rien trouvé.
- Ou sont les jumeaux Jessica ? reprit Vamp en se tournant vers elle.
Le regard de notre mère changea aussitôt. On pouvait lire la peur sur son visage :
- Ils n'ont rien à voir avec cette histoire, laissez les en dehors de tout ça ! dit elle d'une voix tremblante.

- Si vous osez toucher un seul de leurs cheveux je vous jure que... menaça Leto.
Vamp se tourna vers Père et le frappa violemment au visage, si bien que celui ci tomba à la renverse. Je serrai les poings, essayant de dominer ma colère.
- Pour la dernière fois, Leto, où est le document ! répéta Vamp à nouveau. Dites le moi immédiatement ! Ou à défaut de vos jumeaux c'est votre femme que je tuerais sur le champ !

Je ne pus contenir ma colère plus longtemps. Je me relevais d'un bond, mais Kaletha m'attrapa et me fis accroupir à nouveau:

- Arrête Andro', ça ne sert à rien, tu n'es pas de taille contre tous ces gardes, dit il calmement.
- On ne va pas rester ici sans rien faire ! m'insurgeai je immédiatement.
- Il faut attendre... il y aura surement un moment propice pour agir. Mais pour l'instant, tu vas surtout te faire tuer si tu y vas, ce qui sera inutile.
Kaletha avait raison... Comme d'habitude, je m'étais laissé emporter par mes émotions, alors que lui, malgré sa peur, avait pris le temps d'analyser la situation. Je me tournai à nouveau vers la maison, les choses commençaient a tourner mal.

- Très bien Leto, puisque vous ne voulez rien savoir... je vais commencer par Jessica, et ensuite je retrouverais et je tuerais Andromedd et Kaletha. Vous entendez ?! Je les écraserais ! hurla Vamp.
Père sourit en cet instant, ce qui m'étonna beaucoup.
- Je crois que vous vous sur estimez Vamp. Vous pouvez peut être nous éliminer tous les deux, mais vous ne mettrez jamais la main sur les garçons. Ils sont beaucoup trop malins pour vous.
Vamp perdit son sang froid, et dans un cri de rage, il sortit sa lame et tua Jessica d'un seul coup. Celle ci s'abattit sur le sol dans un râle de douleur. Mon frère et moi étions paralysés par la peur. Leto, tout d'abord abasourdi, s'écria :

- Non ! Espèce de pourriture ! Vous le paierez un jour !
- En tout cas pas aujourd'hui ! rétorqua Vamp d'un sourire mauvais.
Sa lame fendit l'air, et l'instant d'après Leto s'effondra à terre, sans vie. Je serrai mon poing si fort que mes ongles s'enfonçaient dans ma peau. Kaletha regarda ma main et ses yeux s'écarquillèrent.
- Andro' ? dit Kaletha dans un souffle en fixant mon poing.
Je le regardai. Il me fit un signe de tête vers ma main. Une boule de feu minuscule s'était formée autour de ma main sous l'effet de la colère, que je n'avais pas ressentie. Et elle grossissait. Malheureusement, cela eut pour conséquence imprévue de nous éclairer, et Vamp nous vit instantanément.

- La ! Les enfants ! Gardes ! Attrapez les ! Morts ou vifs ! ordonna Vamp aux gardes.
Paniqué, mais conscient qu'il fallait agir vite je me tournai vers mon frère.
- Vite, il faut rejoindre les quartiers du centre ville ! Ils ne nous toucheront pas devant tout le monde.
Kaletha acquiesça et se mit debout. Nous commençâmes à courir lorsque soudain, une flèche fendit l'air et vint se planter dans mon épaule gauche. Je tombais à terre, blessé. Kaletha se pencha alors vers moi.

- Relève toi mon vieux, il faut y aller ! Vite ! dit il pour m'encourager.
Il me tira pour que je me lève tant bien que mal, et je fis volte face pour voir un garde fondre sur nous. Dans un réflexe que je ne peux expliquer encore aujourd'hui, je tendis le bras droit vers lui, et la boule de feu que je maintenais jusque là dans ma paume se dirigea vers lui à une vitesse fulgurante. Elle explosa à son contact, et le projeta à plusieurs mètres en arrière, créant un mur de flammes entre nous et les gardes, et troublant ainsi leur vue, protégeant du même coup notre fuite. Nous courûmes à perdre haleine jusque sur les quais. C'est alors qu'un crieur retint notre attention.
- Dernier appel pour Novograd ! Le Transport part dans 5 minutes ! cria t'il en direction de la foule.

Je me tournai alors vers Kaletha:

- Il faut quitter Tenebra. On est plus les bienvenus ici visiblement.
Il acquiesça en silence. Nous embarquâmes alors à bord du Transport, qui devait nous mener directement à Novograd.

Kaletha m'aida à m'allonger sur un matelas au sol. Je perdais beaucoup de sang, et la douleur me donnait la fièvre à présent que nous avions quitté Tenebra. Kaletha se pencha vers moi. Il avait toujours eu des dons pour le soin, et en cet instant, j'espérais qu'il pourrait faire quelque chose pour moi car la douleur devenait insupportable. Il coupa le bout de la flèche et me regarda.
- Serres les dents mon vieux, ca va faire très mal...

Je serrai les poings et les dents. Il retira la flèche plantée dans ma chair d'un coup sec, et je ne pus réprimer un cri de douleur. il mis ses mains au dessus de moi, les paumes dirigées vers ma blessure, et ferma les yeux.

- Calme toi, tu iras mieux dans quelques secondes, ajouta t'il.
Une lumière apaisante émana alors de ses mains, enveloppant ma blessure. C'était un sentiment formidable, un bien être indescriptible. Quelques secondes plus tard il rouvrit les yeux, et ma douleur avait disparu. Il me regarda et sourit.

- C'est bon, tu es tiré d'affaire.

Je me redressai, et bougeai le bras gauche. Toute trace de douleur avait disparu, et la blessure n'était plus là.

- Merci frérot ! Tes dons pour la guérison m'étonneront toujours.
- Tout comme tes dons pour la destruction m'étonneront de mon coté, ajouta Kaletha. Comment as tu fait ça toute à l'heure ? Ta boule de feu était d'une puissance...
- Je t'avoue que je n'en ai aucune idée. Mais je suis bien content que cette boule de feu ait surgi de nulle part, autrement on ne serait probablement pas ici...

Les heures de voyage à bord du transport défilaient, et nous nous occupions comme nous le pouvions. Alors que le crépuscule descendait sur un archipel d'Allods non loin d'Eau Sombre, j'étais perdu dans mes pensées, observant l'horizon. Pourquoi Vamp de Désirae s'est il retourné contre nous ? Notre famille était sensée être protégée par les Désirae, et c'était eux qui avaient tué nos parents... Qu'est ce qui avait bien pu se passer... Il fallait que je prévienne le haut conseil de Kania. Soudain, quelque chose de froid frôla mon torse. Le médaillon de Père. Il me l'avait offert quelques jours avant cette nuit maudite, me disant qu'il ne fallait surtout pas que je le perde, et que si quelque chose lui arrivait chaque fois que je serais triste et que je penserais à lui, que je prenne ce médaillon entre mes mains. Quelle piètre réconfort... Kaletha s'approcha de moi.

- Ca va vieux ?
- Autant que possible... répondis-je, sans grande conviction.
- Tu m'étonne...
- Il faut prévenir le haut conseil de Kania de ce qui s'est passé. Une fois à Novograd, j'irais directement à la tour du conseil pour leur en parler, décidai-je.

Comme à son habitude, Kaletha acquiesça en silence. Quelques heures plus tard le bateau arriva enfin à Novograd, la capitale de Kania. Nous descendîmes du bateau et une fois sur les quais Kaletha me dit:

- Bon, pendant que tu t'occupe de prévenir le haut conseil je vais nous réserver une chambre à l'auberge.
- Très bien, lui dis-je. Je te rejoins dès que c'est fait.
Je le regardai s'éloigner, et soudain j'eus un pincement au cœur.
- Kaletha !

Il se retourna vers moi.
- Sois prudent...

Il acquiesça à nouveau et me sourit, avant de repartir. Je franchis le quartier des commerçants à grandes enjambées et me dirigeais vers l'enceinte de la tour du conseil quand soudain une voix familière m'interpella.

- Eh Andromedd !
- Pryto ! m'exclamai-je. Quelle bonne surprise !
Prytoegrian était mon ami d'enfance, mais lui et ses parents avaient déménagé à Novograd lorsqu'il avait 10 ans, à cause des fonctions que son père occupait.

- Ou tu vas mon vieux, tu veux te faire tuer ? m'arrêta t'il en me voyant me diriger vers la tour.
- Comment ca ? De quoi tu parles ? demandai-je en fronçant les sourcils.
- Votre tête à toi et à ton frère est mise à prix. Tu as de la chance d'être arrivé jusque la....
- Mais ils n'ont pas le droit ?! criai-je avec véhémence. Pour quel motif serions nous hors la loi ?!
- Trahison envers la maison Désirae...
- Oh les pourris... ils sont dans le coup alors...
- Le coup ? répéta Pryto, sans comprendre.

J'expliquai alors tout à Prytoegrian. Tout ce qui s'était passé à Tenebra. Il était totalement abasourdi.
- Bon la première chose à faire pour vous deux c'est de quitter Novograd, ce n'est pas sûr pour vous, décida t-il. Ecoutes, je pars dans 2 semaines pour l'Allods de l'archimage Clément de Désirae. Je suis sur qu'il ne verra pas d'inconvénient à vous accueillir comme élèves toi et ton frère. Il est en froid avec les Désirae de Tenebra.

- On peut tenter le coup, Kaletha et moi n'avons plus rien à perdre de toute façon...
Dans les deux semaines qui suivirent, Kaletha et moi vécûmes cachés dans le bois à coté de Novograd, chassant et péchant pour nous nourrir. Fort heureusement, le climat de bois de lumière était agréable en toute période et nous n'eûmes pas de problème de ce coté la. Notre principale difficulté consista surtout à éviter les patrouilles régulières venant de Novograd. Enfin, le jour du départ, Prytoegrian nous fit embarquer discrètement sur le bateau qui devait nous mener directement à Clément de Désirae. Une fois arrivés, Prytoegrian nous mena directement dans la grande tour de l'archimage. La famille de Prytoegrian connaissait bien le grand archimage Clément, et je n'étais pas vraiment inquiet de cette entrevue. Kaletha, en revanche, semblait plus réticent. Cependant il nous suivit sans faire d'histoires. Nous arrivâmes finalement devant une immense porte à double battants. Prytoegrian s'immobilisa et nous dit:

- Je vais lui parler seul d'abord, je viendrais vous chercher.
- Très bien, nous attendons, lui dis-je.

Prytoegrian entra et referma la grande porte derrière lui. Je regardai Kaletha qui s'était assis sur un banc posé contre le mur en face de la porte. Il avait posé sa tête sur ses mains, et regardait machinalement le sol. Je m'assis à coté de lui.

- Eh bien, il ne reste plus qu'à attendre j'imagine, soufflai-je à Kaletha.
Il se tourna vers moi et acquiesça sans bruit.

Je pris un peu de temps pour regarder autour de moi. Les couloirs étaient décorés magnifiquement, avec des tapisseries et des bougeoirs qui évoquaient la toute puissance de la magie. Certaines statues représentaient de grands Archimages connus dans tout Kania pour leur habileté et leurs exploits. Soudain, la porte par laquelle Prytoegrian avait disparu s'ouvrit, et il apparut, en souriant.

- C'est bon venez, dit il. Il va vous recevoir.

Kaletha et moi, nous nous dirigeâmes vers la porte, et nous entrâmes timidement dans le bureau de l'archimage Clément. Il me fit un très grande impression des que je le vis. Une sorte de toute puissance émanait de son corps, une puissance douce et chaleureuse.

- Entrez les enfants ! N'ayez pas peur ! nous dit le vieil homme sur un ton bienveillant. Prytoegrian vient de m'expliquer votre situation....épineuse. Nous allons tâcher d'y remédier.

S'en suivit une entrevue pendant laquelle Clément de Désirae devina sans que l'on ait rien à dire ou faire que je possédais des prédispositions pour la magie, et que Kaletha avait des dons de guérison. Quant à Prytoegrian, il lui découvrit des dons pour les arts obscurs que lui même ne soupçonnait pas.
Il nous expliqua alors que nous serions répartis dans des dortoirs, mais qu'il s'arrangerait pour que Prytoegrian, Kaletha et moi soyons dans la même chambre. Puis il nous dit qu'il avait à faire, et que l'entrainement commencerait le lendemain. Il se tourna cependant vers moi avec un regard bienveillant, me sourit et me dit:

- A demain alors. En tant qu'apprenti mage, c'est moi qui t'apprendrais à maitriser tes pouvoirs.
Puis il me fit un clin d'œil. Nous prîmes alors congé de lui. J'étais aux anges. J'allais avoir le Grand Archimage Clément de Désirae comme professeur. Kaletha et Prytoegrian étaient verts de jalousie.

Les années passèrent et Kaletha fut envoyé sur le front à Asee Teph, pendant que j'étais retenu à l'académie. J'étais l'un des meilleurs élèves mages de la promotion, et c'est pourquoi mon apprentissage fut prolongé et je fus autorisé à suivre les cours que seuls les meilleurs élèves pouvaient suivre, des cours réservés à l'élite en quelque sorte. Son départ fut vraiment difficile, car c'était la première fois que nous étions séparés. J'avais entendu depuis que j'étais tout petit que les jumeaux ressentaient beaucoup plus les séparations que les autres frères et sœurs. Après son départ, la vie reprit son cours, les leçons occupant tout mon temps et tout mon esprit. Mais dans notre Sixième année à l'académie, alors que nous venions d'avoir 21 ans Kaletha et moi, l'archimage Clément rassembla tout le monde dans la grande tour, car il voulait nous apprendre une nouvelle importante. Kaletha était en permission et il était venu me rendre visite quelques jours à l'académie. Il s'était un peu endurci sur le champ de bataille, et il ne cessait de me parler d'une certaine Lilia, pour qui il semblait avoir le béguin. J'avais d'ailleurs passé les derniers jours à le charier avec ça, mais je n'avais rien pu en tirer. Il ne voulait pas m'en dire plus sur cette mystérieuse elfette qui avait conquis son coeur. Une chose n'avait pas changé, mon frère était toujours aussi secret. Quelques heures avant le grand événement, alors que mon cours de la matinée avec l'archimage se terminait, il me retint à la fin du cours.
- Andromedd, il faut que je te parle, dit il d'un ton grave. Je voudrais que tu viennes me voir dans mon bureau ce soir après mon discours. J'ai de nouvelles informations à propos de tes parents. Viens seul, je pense que pour l'instant Kaletha est encore fragile et il n'est pas prêt à savoir ce que je sais.
- Pourquoi ne pas en parler maintenant, Monsieur ?
- C'est trop délicat, je préfère que nous soyons tranquilles, et de cette façon je serais sûr que personne n'écoute, ajouta t'il.
- Bien Monsieur, comme vous voudrez. Vous pouvez compter sur moi, je serais là ce soir.

Lorsque nous arrivâmes Kaletha et moi deux heures plus tard dans la grande salle, toute l'académie était rassemblée. Des centaines d'élèves et de professeurs s'étaient groupés en une foule compacte, attendant que l'archimage Clément prenne la parole. Enfin, Clément de Désirae se leva et entama son discours. Lorsque soudain, une immense ombre apparut derrière lui et le terrassa d'un seul coup. La panique qui s'en suivit me laissa sans voix. Tout le monde se mit à crier et à courir partout. L'ombre majeure laissa alors échapper une sorte d'onde de choc d'une puissance phénoménale, qui me projeta contre un mur. Je me cognai violemment la tête en retombant, après quoi je perdis connaissance...

Une secousse me réveilla après un coma d'une durée indéterminée. J'avais un mal de crâne qui me donnait des vertiges, mais ce ne fut pourtant pas ce qui retint mon attention. Le spectacle qui s'offrait à moi était indescriptible. Des Centaines de corps sans vie dans une salle qui semblait sur le point de s'effondrer. Et le corps de Clément de Désirae gisait au centre de la pièce, sans vie. Une chose était sûre à présent, L'Allods allait se disloquer dans peu de temps. Il fallait que je m'échappe de là. Mais plus important que tout, Kaletha avait disparu. Je balayai rapidement la pièce du regard, mais aucun des corps qui s'y trouvaient ne semblait correspondre à celui de mon frère, ce qui était plutôt bon signe. Je me relevai péniblement, en me tenant au mur. Je passai la main dans mes cheveux et sentis quelque chose de chaud.

- Génial... murmurai-je entre mes dents.

J'avais une blessure ouverte à la tête, ce expliquait mes vertiges. j'avançai difficilement, mais il fallait que je quitte cet Allods à tout prix. Soudain le professeur Chani entra dans la pièce, et en me voyant son visage s'éclaira.

- Andromedd ! Tu es en vie ! dit elle en accourant vers moi. Dépêches toi il faut que nous quittions l'Allods avant qu'il ne tombe en poussière. Mais tu saignes ?!
- Ca va rien de grave, avançons.
- Il faut descendre en bas, tu me couvriras pendant que j'ouvrirais un portail.
- C'est d'accord, acquiesçai-je, mais avant il faut trouver mon frère. Je ne pars pas sans lui. Allons y vite il doit rester peu de temps.
- J'ai déjà fouillé la tour, il ne reste plus que toi et moi, les autres sont morts ou bien ont déjà réussi à ouvrir des portails et à fuir.
- Vous en êtes sure ? Insistai-je en la fixant intensément.
- J'en suis sure...
- Bon, allons y dans ce cas. J'espère qu'il s'en est tiré, ajoutai-je en balayant une dernière fois la grande salle du regard avant d'emboiter le pas à Chani.

Nous descendîmes, en nous frayant un chemin à travers des ombres mineures qui avaient apparemment envahi les lieux. C'était une bonne occasion de mettre en pratique ce que j'avais appris, mais nous n'avions pas vraiment le temps pour ca. Une fois dans la salle du portail, Chani ouvrit un portail pendant que je la protégeais, et nous prîmes le portail au moment ou l'Allods s'auto détruisait. Malheureusement cela dérégla le portail qui nous téléporta sur un Autre Allods, apparemment désert, avec les autres survivants de l'académie qui avaient apparemment réussi à fuir depuis une autre partie de l'Allods, pendant que j'étais inconscient probablement. Le Professeur Chani se tourna alors vers moi et me dit:

- Ca va tu n'as rien ?
- Je vais bien, merci, répondis-je.
- Bon sang, depuis quand les Ombres apparaissent elles de ce coté de Kania ? Elles n'ont rien à faire ici.
- A moins que ce ne soit lié... murmurai-je, pensant tout haut.
- Lié ? reprit Chani d'un air étonné.
- Non, rien. Je pensais tout haut... Excusez moi je dois vous laisser, il faut que je voie si je trouve mon frère parmi les survivants.

Je passai des heures à chercher Kaletha parmi les survivants. Pourtant, lorsque vint la nuit, je sentis bien que c'était inutile. Il n'était pas là, c'était une évidence. Mais cela ne prouvait pas pour autant qu'il n'était pas en vie. Je devais continuer à y croire. Les idées se bousculaient dans ma tête, il fallait que je prenne le temps d'y réfléchir. Je m'installai donc près du feu, dans un campement de réfugiés qui s'était formé sur cet Allod apparemment désert. Quelque chose me gênait. Clément de Désirae venait d'être tué juste quelques heures après m'avoir dit qu'il avait des informations sur mes parents. Ca ne pouvait pas être une coïncidence. Tout cela était forcément lié. Pourtant, j'avais du mal à croire que Vamp soit capable d'éliminer un archimage comme Clément de Désirae, et encore moins d'invoquer une Ombre Majeure. Il devait forcément y avoir quelque chose de beaucoup plus important dans toute cette affaire, les enjeux devaient être beaucoup plus grands que je ne l'avais pensé jusqu'à maintenant. Sinon comment expliquer qu'ils soient allés jusqu'à tuer un archimage et détruire une académie de magies pour protéger ce secret ? Et comment expliquer cette capacité à invoquer une ombre majeure ? Sans parler de la corruption du haut conseil.

En cet instant je me sentais bien seul, et complètement désarmé. Comment contrer des mensonges implantés aussi profondément dans le Conseil, alors que j'étais recherché par la moitié des troupes elfiques, que prytoegrian et Kaletha avaient disparu et que je ne savais même pas si ils étaient en vie. Je ne savais plus quoi faire en priorité: Les chercher, ou bien me mettre à l'abri et réfléchir à tout ça calmement ? Toutes les idées qui se bousculaient dans ma tête me donnaient mal à la tête. Pour la première fois de ma vie, j'étais perdu. Au moment où je commençai à perdre espoir, je me souvins de ce que m'avait dit mon père, et je pris le médaillon dans mes mains. Les images de la nuit où lui et maman avaient été assassinés me revinrent alors en flash back, décuplant ma rage. Je ne pouvais pas abandonner maintenant, pas après ce que Vamp avait fait. Il ne s'en sortirait pas, c'était hors de question.

Après avoir fait un bandeau pour stopper les saignements de ma tête, je me relevai, puisant un nouveau courage dans le souvenir de mes parents. En me concentrant, je me souvins que quelques mois auparavant Clément de Désirae prévoyait d'aller faire un voyage en Siveria, pour voir un ancien membre du conseil, qui avait été renvoyé et exilé de Novograd pour avoir un peu trop adhéré aux idées de mon père. Il était peut être temps de rendre visite à cette personne. Il fallait que j'en apprenne plus sur tout ça. Mais avant tout, il fallait dormir, je n'allais pas partir en pleine nuit. Je m'installai donc dans le campement pour la nuit. Je m'endormis assez rapidement, j'étais épuisé, et mes nerfs avaient été mis à rude épreuve. Mon sommeil fut agité, peuplé de cauchemars de Vamp tuant mon père et mon frère à grands coups de Lames, le tout dominé par des couleurs sombres, évoquant les ténèbres grandissantes et omniprésentes.

Je me réveillai dans une sueur froide à l'aube, malade, et épuisé. Je mis une éternité pour me mettre debout. Quand enfin mon équilibre se stabilisa, et que je reprenais mes esprits, je compris que la présence de l'ombre avait déclenché sur moi la réapparition de vieux souvenirs douloureux qui empoisonneraient à nouveau mon sommeil. J'avais mis presque 4 ans à enterrer ces cauchemars lorsque j'étais arrivé à l'académie... Mais je n'avais plus le temps de m'en soucier. Il fallait que je me mette en route pour Siveria.

Après avoir fait le tour du camp à la recherche de Prytoegrian et de mon frère sans résultats, m'être lavé rapidement dans la rivière voisine et avoir mangé quelque chose, je pris le portail qui menait sur les quais de Novograd. Rien n'avait changé, malgré toutes ces années d'absence. C'était toujours la même effervescence dans la capitale. J'avais peur d'être toujours recherché et c'est pourquoi je me fis discret en passant devant les gardes. Malheureusement, ce ne fut pas suffisant...

- Eh ! Toi ! Arrête toi ! m'interpella un garde.

Je m'immobilisai sur place, terrifié à l'idée que ce garde ait pu me reconnaitre, même six ans plus tard. Un frisson parcourut le long de mon échine. Je me tournai vers le garde qui s'approcha de moi en silence. J'avais le souffle coupé, et je réfléchissais très vite à un moyen de me sortir de ce guêpier. Mais en regardant autour de moi je sus que ce serait inutile. Il y avait trop de gardes qui, au moindre faux pas se jetteraient sur moi. Soudain, après avoir repris mon calme, je souris au garde, pour dissimuler mon malaise et la dangerosité de ma situation.

- Oui ? Un problème ? lui répondis-je en luttant pour garder mon sang froid.

Il me posa la main sur l'épaule et me dit:

- Qu'est ce que tu as à la tête mon garçon ? Dit il en regardant mon bandeau taché de sang d'un air inquiet.
Je ne sus quoi dire, tant la surprise et le soulagement me submergèrent.
- Ah... Ce n'est rien je me sui blessé en tombant, répondis-je bêtement.
- Il faut que tu fasse soigner cela, reprit-il tranquillement. Vas voir Bretta, elle te rafistolera ça en un rien de temps.

Puis il me sourit, me lâcha l'épaule, et retourna à son poste. Je restai sur place, me sentant bête, et lui répondis machinalement:

- Oui, merci.

Je traversai Novograd, très perplexe par rapport à ce qui venait de se passer. Comment le garde ne m'avait il pas reconnu de si près ? Ou bien peut être n'étais je plus recherché. Alors que je me dirigeais vers la sortie nord de la ville, j'observai au passage les tableaux d'affichage où nos noms à Kaletha et moi avaient été affichés 6 ans plus tôt avec nos portraits, mais ils avaient tous disparu. Apparemment, nous n'étions plus recherchés. Peut être Vamp nous croyait il morts après l'incident de l'académie. Il n'avait peut être pas tout à fait tort en ce qui concernait mon frère, mais il serait bien déçu à mon propos.... Quoi qu'il en soit, je décidai de ne pas partir pour Siveria de suite, et de demeurer à Novograd quelques temps, au cas où Kaletha referait surface.

Je décidai de prendre une chambre à l'auberge près des quais, et je passai plusieurs jours à flâner dans Novograd, afin de rassembler mes idées, et espérant toujours voir reparaitre Kaletha, ou Prytoegrian. La journée était belle et chaude, et les marchands et les habitants se pressaient sur le marché dans une ambiance bonne enfant. Alors que je marchais un jour dans les rues de la ville, perdu dans mes pensées, je bousculai soudain une jeune elfe qui portait un panier de fruits, et elle tomba par terre. Je me répandis en excuses, lorsque soudain elle se retourna et je vis son visage. Mon coeur fit alors un bond dans ma poitrine et s'emballa comme il ne l'avait jamais fait avant. Elle était d'une beauté astrale, et son visage reflétait la gentillesse même ainsi qu'une infinie douceur. Je lui tendis alors la main pour l'aider à se relever:

- Je m'appelle Andromedd. Je vous pris de m'excuser, j'étais à mille années lumière, j'étais distrait, lui dis je en souriant.

Elle me sourit à son tour, un sourire d'une beauté qui me souleva le coeur, et me répondit d'une voix douce et belle:

- Ce n'est rien, c'est aussi ma faute, je ne regardai pas où j'allais. Je m'appelle Lilitia, mais tout le monde m'appelle Lili.
- Lili, mh ? C'est joli.

Nous passâmes l'après midi entière à discuter et à plaisanter, jusqu'à ce que je la raccompagne le soir chez elle. Une fois seul, je sus que tout cela ne pouvait pas durer. Je me voilais la face car je ne voulais pas quitter ce début de nouvelle vie qui s'offrait à moi, mais je savais, tout en passant la main sur le médaillon de mon père, que je devrais d'abord venger mes parents avant de pouvoir penser à tout cela. Malgré cela, je continuai à la voir les jours suivants, et ce qui devait arriver arriva. Mes sentiments pour elle avaient aveuglé mon jugement au point que j'avais oublié mon devoir envers mes parents et mon frère, toujours introuvable. Cette nouvelle histoire d'amour m'était tombée dessus alors que je n'aurais dû penser à rien d'autre qu'à ma mission..
Un jour, alors que je me promenais avec Lili dans le quartier marchand de Novograd, une voix familière m'interpella:

- Andromedd ! Andromedd ! Tu es en vie, c'est incroyable !
Mon cœur se mit à battre lorsque je me retournai vers la personne qui m'appelait. Enfin ! J'avais retrouvé mon frère.
- Kale ! Ca fait des semaines que je te cherche ! criai-je en accourant vers lui.
Il courut vers moi et se jeta dans mes bras.
- J'ai eu si peur ! dit-il. Je croyais que l'ombre t'avait eu.
- Et moi donc ! Mais ou étais tu passé ?!

Kaletha me raconta alors comment il s'en était sorti avec un groupe de mages quand l'académie s'était disloquée. Puis il s'arrêta et regarda Lili, l'air intrigué. Je réalisai alors que je ne lui avais pas présentée. Je fis alors les présentations, et le courant sembla passer immédiatement entre eux, ce qui me fit plaisir. Kaletha me dit alors:

- Attends là, il y a des gens que je veux que tu rencontres.

Puis, il s'éloigna, nous laissant sur place. Je souris en le voyant s'éloigner et Lili me dit:

- Il a l'air adorable ton frère.
- Evidemment qu'il l'est, c'est mon frère, lui dis je en lui faisant un clin d'œil.

Elle me prit alors dans ses bras et m'embrassa. Brusquement, une jeune elfe traversa la place dans notre direction et se jeta sur Lili, la plaquant au sol. Je restai interloqué, m'apprêtant à réagir lorsque soudain, je vis Kaletha courir dans notre direction, l'air affolé.

- LAOLI ! LAOLI ! Arrêtes !

Je me retournai alors vers cette mystérieuse fille et fis alors immédiatement le lien avec cette mystérieuse Lilia dont Kaletha m'avait parlé quelques semaines auparavant. J'éclatai alors de rire, et mon rire redoubla d'intensité devant l'incompréhension de Laoli et de Lili. Kaletha arriva à notre hauteur et expliqua la situation :

- Laoli, je te présente mon frère Andromedd, et sa nouvelle amie, Lili.
Laoli se releva alors. Son teint avait viré au cramoisi, pendant que j'aidais Lili à se relever, qui avait trouvé la méprise plutôt drôle. Laoli tenta alors de s'excuser maladroitement:
- J'ai cru... enfin je... Il te ressemblait tellement.
- Normal c'est mon jumeau, dit il en éclatant de rire.
- Mais je... oh mon dieu je suis désolé.
- C'est une tigresse ta copine Kale. Rappelle moi de ne pas la contrarier.

Je souris à Laoli pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun problème. Nous rejoignîmes les compagnons d'armes de Kale et Laoli et nous passâmes quelques jours avec eux. Cela permit de relâcher la pression, et nous fit du bien à tous. Mais la réapparition de Kaletha me rappela que ces derniers temps j'avais fait défaut à ma mission, et qu'il faudrait bientôt que je quitte Novograd pour Siveria.

Un soir, je pris Kaletha à part pendant que les autres faisaient la fête et nous fîmes le point sur ce que nous savions. Je lui dis que je devais me rendre à Siveria pour voir Albert de Ardeur, le conseiller exilé.

- Il aura forcément des informations intéressantes, je dois aller le voir. Je préfère que tu restes avec Laoli et les autres, je vous rejoindrai à frontières gelées pour te dire ce que j'aurais appris.
- Mais.... commença Kaletha d'un air rébarbatif.
- Ecoutes moi Kale, il vaut mieux que tu veilles sur ton amie. Ca a l'air d'une tête brulée. Et je me sentirais plus rassuré si je te sais en sécurité avec les autres.

Il s'inclina alors, comprenant que j'avais raison. Je souris intérieurement, car c'était bien la première fois que j'avais raison face à mon frère.

- Alors c'est décidé, je partirai avec vous, décidai-je, et je descendrai lors de l'escale au Cap de Bonne Espérance. Je vous rejoindrais plus tard ensuite aux frontières gelées. D'accord ?

Kaletha acquiesça sans bruit. Je lui fis une bourrade amicale, et lui dis:

- Allez viens, retournons à la fête, autrement les Giz auront fini toutes les bières.

Quelques jours s'écoulèrent pendant lesquels nous profitâmes d'être réunis tous ensemble pour oublier nos soucis et nous amuser. J'appris à connaître la nouvelle amie de mon frère, la famille des Giz, ainsi que le druide de leur garnison, un certain Exwhivess. Nous embarquâmes finalement un matin sur un bateau direction Siveria. J'avais préparée Lili à l'éventualité de mon départ après que mon frère ait réapparu, et c'est pourquoi elle ne protesta pas quand je lui dis que je devais partir. Je lui promis également de revenir une fois ma quête accomplie. Le temps était agréable quand nous entamâmes le voyage. Malheureusement, cela ne dura pas... Siveria, était une région froide, et plus nous nous dirigions au nord, plus le froid devenait engourdissant. Voyant que je commençai à greloter, le capitaine du navire s'approcha de moi et me dit en souriant:

- Vous feriez mieux de vous habituer au froid ou bien de vous habiller plus chaudement. Comparé aux Frontières Gelées, Siveria possède un climat tropical.
- Génial... répondis-je en m'imaginant avoir encore plus froid dans peu de temps. Merci du conseil, je m'en souviendrai.

Nous arrivâmes finalement au Cap de Bonne Espérance. Après un rapide au revoir à tout le monde, je descendis. Je traversai le camp, me dirigeant vers le commandant des patrouilles de la région.

- Excusez moi, je cherche à aller voir Albert de Désirae, l'ancien conseiller de Novograd. Sauriez vous où je peux le trouver ? demandai-je poliment.
- Ah, le vieux Albert... répondit celui ci. Oui, il a une cabane au sud ouest dans la montagne. Donnez moi votre carte, je vais vous l'indiquer, elle n'est pas facile à trouver.

Après qu'il m'ait indiqué l'emplacement, je le remerciai, et me dirigeai vers le point qu'il m'avait indiqué. Au bout d'une bonne heure de marche, j'arrivai enfin en vue de la bâtisse. C'était une cabane toute simple, loin de tout. Je ne pus m'empêcher de penser que c'était très surprenant de voir un ancien aristocrate vivre aussi simplement. Je m'approchai de la porte, puis frappai quelques coups. Au bout de quelques secondes, celle ci s'ouvrit et un vieil elfe apparut dans l'encadrement de la porte. Il était ridé, et semblait fatigué par le temps, chose plutôt rare chez un elfe. Quand il aperçut mon visage, son expression changea. Il me regarda de haut en bas et me dit:

- Andromedd ? C'est toi ?

Je fus complètement décontenancé. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me connaisse.

- Comment connaissez vous mon nom ? lançai-je, méfiant.

Il me sourit, et me proposa d'entrer. Hésitant une seconde, je décidai finalement d'entrer, j'avais besoin de réponses, coûte que coûte. Il referma la porte et m'invita à m'asseoir.

- Je vais tout t'expliquer, commença t'il. Je pense même savoir pourquoi tu es la. J'étais un grand ami de ton père. Et il me parlait très souvent de ses jumeaux. Il était fier de vous, ça c'est sur.

Je ne pus m'empêcher de sourire en pensant à lui.

- Tu veux savoir comment je t'ai reconnu alors que toi et ton frère semblez identiques n'est ce pas ? poursuivit le vieil elfe. C'est simple: ton père m'a tellement parlé de vous que je connais presque tout de vous, jusqu'à la façon dont vous marchez et vous tenez debout. D'autre part, j'ai vu ça autour de ton cou, me dit il en regardant mon médaillon. Ton père m'a dit qu'il allait te le donner lorsqu'il a commencé à craindre pour sa vie.

- Pourquoi moi et pas Kaletha ?
- Parce que tu es l'ainé.

Je dus le fixer de façon perplexe car il sourit et me dit:

- Oui, je sais, tu n'es l'ainé que de quelques minutes, mais de toute façon Leto pensait que tu avait l'esprit plus... disons taillé pour reprendre sa suite au cas où quelque chose lui arrive.
Je pris le médaillon dans mes mains et je l'examinai plus attentivement. Il était en forme de losange, doré et paré d'un très joli saphir en son centre. Il était dans notre famille depuis des siècles.
- En quoi ce médaillon est il si important dans l'affaire qui nous intéresse ? demandai-je, de plus en plus perplexe.
- Je n'ai pas dit qu'il l'était, répondit Albert. Mais Leto considérait comme un symbole le fait de te donner ce médaillon, un peu comme une passation de pouvoir, avec bien entendu, les risques que ce pouvoir comporte.

-Je vois... Il m'a confié la mission d'achever sa tâche en quelque sorte... S'il vous plait Albert, racontez moi ce qui s'est passé quand vous avez été renvoyé du conseil.
Il acquiesça et inspira profondément:
- Fort bien... Ton père et moi, comme tu le sais, nous siégions au haut conseil de Kania. Un jour, ton père a réuni l'assemblée en séance extraordinaire. Il nous a dit qu'il avait une importante chose à nous dire. Lorsque tout le monde a été la, il a...
- Quoi Albert ? Qu'est ce qu'il a fait ? insistai-je.

- Il nous a dit que Vamp de Désirae complotait avec quelques sénateurs pour prendre secrètement le contrôle du conseil. Naturellement, étant donné le rang et la réputation de Vamp, cela a fait beaucoup de vagues dans l'assemblée. Mais ton père s'est accroché et a dit qu'il possédait une preuve incontestable, qu'il présenterait au conseil la prochaine fois. Comme tu le sais, cette preuve n'est jamais arrivée puisque ton père est mort deux jours plus tard...

- Mais pourtant, Vamp n'a pas trouvé la preuve, si ? demandai-je aussitôt.
- Pas à ma connaissance, non. Il semble que ton père était très doué pour cacher certaines choses, me dit il en souriant. Mais ce n'est pas là tout ce qu'il a dit. Il a ajouté que Vamp et les sénateurs qui se ralliaient à lui avaient contracté une alliance avec un groupe occulte, et maléfique, et que la preuve qu'il pouvait apporter pouvait également prouver cela.
- Hm, ca pourrait expliquer beaucoup de choses... Et vous dans tout ça ?

- Vamp a, bien entendu, tout nié en bloc, reprit Albert, et il a réussi par je ne sais quel moyen à convaincre le conseil que tout ceci n'était que calomnies. Lorsque je me suis rallié à ton père, et que j'ai demandé une enquête sur les circonstances de sa mort ainsi que de celle de ta mère, le conseil a décidé de me défaire de mon rang, et de m'exiler de Novograd. Après ce qu'ils avaient fait à ton père, je me suis dit qu'il ne valait mieux pas insister... Et je suis venu m'installer ici. Les hommes de Vamp m'ont surveillé quelques mois, puis voyant que je ne bougeais pas ils en ont conclu que je n'étais plus une menace. Mais j'avais entendu que ton frère et toi aviez réussi à fuir.

- Comment ? lui demandai je surpris.

Il sourit et me répondit :

- Ah, même un vieillard comme moi a ses sources, et de bonnes sources.
- Il faut absolument que je trouve cette preuve. A partir de là, je pourrais échafauder un plan avec Kaletha pour m'occuper personnellement de Vamp. Vous n'avez vraiment pas d'idées sur l'endroit où il pourrait avoir caché cette preuve ?
- Je suis désolé Andromedd, mais je ne peux vraiment pas t'aider là dessus. Nous n'avons pas vraiment eu le temps d'en parler ton père et moi, et il voulait protéger ma vie, alors il ne m'a volontairement rien dit, conclut le vieil homme d'un air navré.

- Très bien, dans ce cas il va me falloir de l'imagination. Je dois la trouver. Je vous remercie de votre temps Albert, je reviendrai vous voir pour vous en dire plus, c'est promis.
- Bonne chance jeune elfe, et sois prudent. Il n'en a peut être pas l'air, mais Vamp est extrêmement dangereux, et il sait bien choisir ses alliés. Lorsqu'il saura que vous êtes toujours en vie, il se mettra à nouveau à votre recherche.
- C'est promis, affirmai-je en levant la main en signe d'au revoir.
Je lui souris, et quittai la cabane, direction le Cap, afin de prendre le transport pour Frontières Gelées

Quelques heures plus tard, j'arrivai en vue des Frontières Gelées. Soudain, un violent blizzard s'abattit sur le transport, et le froid devint pénétrant, presque comme des lames de couteaux. Je me rappelai alors les paroles du capitaine du bateau qui m'avait déposé quelques heures auparavant, et je ne pouvais malheureusement que confirmer ses dires. Le bateau accosta, et je descendis. Je marchai en direction du camp et je rejoins rapidement notre groupe. Je pris alors Kaletha à part, et lui rapportait le récit d'Albert. Il fut très intéressé, et me dit qu'il allait réfléchir de son côté à un endroit où père aurait pu cacher le document incriminant Vamp.

- Je pense qu'il faut aller voir à Tenebra, près de la maison, conclut alors Kaletha. Je ne vois pas à quel autre endroit il pourrait se trouver. Mais tu devras y aller sans moi, nous avons reçu l'ordre de retourner à Asee Teph. Tenebra est sur le chemin, nous pourrons peut être te déposer.
- Bon, d'accord. J'irais voir à Tenebra, répondis-je en soupirant. Quand partons nous ?
- Pas avant demain, Laoli est partie se balader pour venir en aide aux autochtones. On va donc attendre son retour.
- Très bien. Je vais faire un somme, ce froid m'a épuisé.

Je m'installai dans une hutte bien chaude, éclairée par un feu. Cette fois encore, mon sommeil fut torturé par la lame de Vamp fendant l'air et terrassant mes parents, des flots de sang coulant de leurs blessures, leur regard vide me fixant et leur voix fantomatique me réclamant vengeance. Malgré la température extérieure, je me réveillai en sueur, en poussant un cri de terreur. Kaletha apparut dans l'embrasure de la porte, l'air affolé:

- Ca va mon vieux ? Je t'ai entendu crier ?
- Ca va, dis je en respirant bruyamment et en tentant de reprendre mon souffle. Tout va bien, lui dis je en souriant. J'ai juste rêvé que Gizmu me noyait dans la bière, mentis je.

Mais Kaletha ne s'y trompa pas, il savait parfaitement que j'avais encore fait un cauchemar. Il quitta la hutte avec une expression inquiète sur le visage. Quelques minutes plus tard, je dormais à nouveau. A la fin de la matinée, Kaletha entra dans la hutte et me réveilla:

- Andro' ! Andro' ! Réveilles toi ! Il est arrivé quelque chose à Laoli !

Ouvrant difficilement les yeux, je me redressai et lui répondis:

- Qu'est ce qui s'est passé ? Elle va bien ?
- Elle a été attaquée par des impériaux, et elle est blessée. Ironville l'a ramenée au camp. Il était parti la chercher voyant qu'elle ne rentrait pas.
- Des impériaux ? Ici ?! dis-je, perplexe. Tu dois faire erreur Kale. On est à frontières gelées ici, qu'est ce que tu veux qu'ils viennent faire dans ce trou.
- Laoli est formelle... renchérit Kaletha avec force.
- Bon, allons voir ça... dis-je en me levant, résigné à tirer tout cela au clair.

Laoli avait été installée dans la hutte la plus luxueuse, afin qu'elle puisse récupérer aisément. Lorsque nous entrâmes dans la hutte, je constatai qu'elle était très affaiblie. Elle nous conta rapidement ce qui s'était passé. Après quoi je sortis de la tente, suivi par Kaletha, l'air perplexe.

- Il faut aller voir, dis-je aussitôt que ce dernier m'eût rejoint. Je veux être sûr que ce ne sont pas des hommes de Vamp.
- Comme tu voudras, mais à mon avis tu perds ton temps, il nous croit morts. Pourquoi enverrait il un assassin pour nous tuer alors qu'on est déjà morts pour lui ?
- Simple vérification, me bornai-je à répondre. Tu m'accompagnes ?
- D'aaaaccord, répondit mon frère en soupirant.

Nous marchâmes jusqu'à la clairière indiquée par Laoli. Le combat avait dû être d'une rare violence. La glace était maculée de sang un peu partout, surtout autour des corps du démoniste et de sa créature. Je m'approchai du corps inerte de l'invocateur. A première vue, Laoli semblait avoir raison. Il portait une armure impériale, aucun doute là dessus. Je fouillai son cadavre, et je finis par découvrir une sorte de boule de cristal, toute rouge, un peu plus petite que la taille du poing. Elle semblait renfermer une sorte de magie à l'intérieur. Kaletha me regarda et dit :

- Tu vois bien que c'est un impérial ! Me cria t'il depuis le corps de l'hellion qu'il était en train d'examiner.
- Peut être bien, lui répondis je. Peut être pas... Viens voir par là !
Il s'approcha de moi.
- Depuis quand distribuent ils ça dans les paquetages impériaux ? Demandai-je en lui tendant la drôle de sphère.

Kaletha laprit dans ses mains et l'examina à son tour.

- D'accord, tu marques un point sur ce coup là, admit-il. C'est de la magie occulte. Et même si les impériaux ne sont pas parfaits, ils ne touchent pas à ça. Il est en effet fort probable que ce type n'était pas un impérial. Tu crois qu'il venait pour nous ?
- Je ne sais pas... Mais espérons qu'il était seul. Tiens.... Qu'est ce que c'est que ça ?

Je remarquai un pendentif au cou de l'inconnu. Je l'arrachai, et l'observai. C'était une araignée avec à la place du corps un gros rubis, de la même couleur que la boule magique que je venais de trouver.

- Je connais ce symbole ! intervint alors Kaletha. C'est la marque du maître des ombres ! Ses hommes de main sont très dangereux à ce qu'on dit.
- Pas assez pour Laoli en tout cas... Bon, aussitôt qu'elle ira mieux il faut quitter cet Allod, ils savent où nous trouver.
- Attends ! me dit le jeune prêtre en m'attrapant le bras. Je ne veux pas que les autres sachent... Laoli est trop faible, je préfère qu'elle croie que c'était un impérial.
- Mais c'est ton commandant, Kale ! Bon, comme tu voudras... me rendis-je après quelques secondes. Je crois qu'il vaut mieux le lui dire mais c'est ta décision.

Nous passâmes les jours suivants à aider les gibberlings vivant dans la région, pendant que Laoli se remettait de ses blessures. Une façon comme une autre de leur montrer notre gratitude pour nous héberger. Le froid pénétrant avait été jugulé grâce aux Giz, qui avaient distribué des bières ( quoi d'autre ? ) capables de réchauffer le corps et de l'immuniser au froid pendant quelques temps. Lorsqu'enfin Laoli fut rétablie, nous organisâmes un fête en son honneur. Tout le monde s'amusait bien, mais Kaletha et moi savions qu'une ombre planait au dessus de nous, et que les dangers allaient devenir de plus en plus importants maintenant qu'ils nous savaient vivants...

Le lendemain, après avoir remercié les Gibberlings de leur accueil, nous prîmes un transport en direction d'Asee Teph, avec un court arrêt exceptionnel à Tenebra pour me déposer. Pour ce faire, nous devions traverser une nébuleuse astrale, et le voyage allait durer près de deux jours. Au bout d'une bonne heure de voyage, nous entrâmes dans l'espace astral, et la visibilité se fit plus sombre. L'atmosphère devint plus pesante, et tout le monde à bord se mit à son poste de guet. Chacun avait entendu les effrayantes histoires sur les Transports plein de voyageurs disparaissant dans l'astral pour ne jamais en revenir. Les disparitions dans cette nébuleuse étaient fréquents à cette époque. En temps normal les transports faisaient le tour, mais Kaletha et son régiment devaient retourner d'urgence à Asee Teph, nous n'avions donc pas le temps de faire le tour de la nébuleuse astrale. L'air se fit froid, et l'on avait du mal à respirer. Tout le monde était aux petits soins pour Laoli, qui se remettait encore lentement de son combat avec le mystérieux démoniste.
En fin d'après midi, alors que je ressassais tous ces évènements dans ma tête sur le pont, en observant l'horizon, Laoli me rejoignit sur le pont:

- Coucou, me fit elle en s'appuyant sur la rambarde à mes cotés. Je peux me joindre à toi ? J'essaie d'échapper à ton frère qui surveille mes moindres gestes. Elle me sourit.
- Sacré Kaletha, dis je en souriant pensivement. Il a eu peur aux Frontières Gelées.
- Oui, je sais, me répondit elle, un peu honteuse. Mais tu n'as pas l'air d'aller fort non plus ces temps ci. Kaletha et toi vous faites des cachoteries, et il ne veut rien me dire.
- Oh, ne t'inquiète pas, ce sont des bêtises de frérots ! dis je en rigolant.

Une sensation de malaise montait de plus en plus en moi. Laoli essayait de me coincer, et j'avais appris à me méfier de son intelligence. Je décidai de la jouer fine, comme d'habitude en somme...
- Ne t'en fais pas, j'ai toujours l'air de m'en faire pour tout et n'importe quoi, c'est dans ma nature, mentis-je. Tu devrais te reposer un peu, tu sais. La nébuleuse est éprouvante et tu es toujours affaiblie, ajoutai je en souriant.

- Grrrr, je croirai entendre ton frère ! dit elle en s'éloignant, boudeuse.
Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire, mais ce fut de courte durée. Quelques secondes plus tard, j'étais de nouveau plongé dans mes sombres pensées. Quelques minutes plus tard, alors que la nuit tombait, je décidai d'aller dormir un peu. Comme toujours mon réveil fut troublé, cette fois par un mage noir tout de noir vêtu, une capuche cachant son visage, perdu dans des ténèbres impénétrables. Soudain il fondit sur moi et ses yeux apparurent dans la pénombre, rouges, comme le sang, et il m'enfonça sa lame en plein cœur avant que je ne puisse faire le moindre geste.
Un hurlement me tira alors de mon cauchemar. Tout le bateau était en effervescence, et Exwhivess entra dans ma chambre en coup de vent:
- Andro' !!! Dépêches toi ! On est attaqués par un démon astral !

Puis il disparut aussitôt, me laissant seul dans la chambre. Je me levai immédiatement, et sortis sur le pont. Mais ce que je vis me cloua sur place: Un immense démon de plusieurs dizaines de mètres tentait d'attaquer le vaisseau, mais il était maintenu à distance par Exwhivess et les autres druides. Des dizaines de petits démons avaient abordé le bateau et tout l'équipage se défendait, éliminant l'ennemi qui revenait toujours plus nombreux. Même Laoli, pourtant toujours blessée, participait au combat. Soudain, mon cœur s'accéléra. Je vis Kaletha tomber et se cogner contre le mât. Ma rage de combattre se réveilla alors instantanément, et je me mis à traquer le démon responsable de cette attaque. Je chargeai alors une attaque surpuissante et brulai vif le démon, ressentant de la haine, comme jamais auparavant je n'en avais ressenti, à l'exception de Vamp.

- Meurs !!!! criai-je avec rage.
Le démon brula alors avec une puissance incroyable et se consuma en un rien de temps. Je me joignis à la bataille et quelques minutes plus tard, je me rendis compte que le combat ne serait pas gagné si nous ne changions pas de tactique. Exwhivess se dirigea vers moi et me dit:
- Andromedd ! Nous ne pourrons pas maintenir le démon à distance très longtemps, c'est éprouvant et ca fait un moment que ca dure maintenant. Rassemble les mages, et attaquez le démon.

J'acquiesçai, et me dirigeai rapidement vers Laoli:

- Laoli, j'ai besoin de tous les mages, nous allons attaquer le démon. Rassembles tes hommes et couvres nous.
- Entendu ! acquiesça t'elle.

Je rassemblai alors les mages, puis nous nous rassemblâmes en cercle, et je me mis au centre. J'étais le seul à avoir appris à concentrer le pouvoir de plusieurs mages. L'opération se déroulait de la manière suivante:
Les autres mages allaient me transmettre leur puissance, que j'allais concentrer en une gigantesque boule de feu, qui tuerait le démon, enfin, en théorie. Les autres mages débutèrent le transfert, tandis que Laoli et ses champions nous défendaient, assistés par Kaletha, qui s'était relevé. Enfin, je concentrai au bout de quelques minutes le sort et le lançai avec toute ma puissance et toute ma haine sur le démon astral, alors que les druides montraient des signes évidents d'épuisement.

La boule de feu atteint le démon en pleine tète, et le souffle de l'explosion nous fit voltiger de plusieurs mètres. Le bateau tangua violemment sur le coté, et le démon, à défaut d'être tué sur le coup, fut gravement touché, si bien qu'il décida de prendre la fuite. En quelques minutes, un silence de mort s'installa sur le pont. L'heure était aux bilans...
Il n'y avait pas eu trop de morts, nous avions été chanceux. En revanche, il y avait de nombreux blessés, et le bateau était gravement atteint. Nous ne pouvions plus rejoindre Asee Teph directement... Il allait falloir que tout le monde s'arrête à Tenebra, pour une durée indéterminée. Exwhivess s'approcha de Kaletha, Laoli et moi.

- Ca va vous trois ?
- Ca va oui, et toi ? Pas de casse ? le rassura Laoli.
- Non ca va, mais le bateau est très endommagé, répondit-il. Cela dit ca aurait pu être pire.
Soudain, alors que j'étais debout, je m'effondrai, atteint d'un vertige sorti de nulle part.
- Andromedd ! Ca va ? Qu'est ce que tu as ? cria Kaletha, pris de panique.

Je n'avais même plus la force de répondre, et le son arrivait à moi de façon assourdie et difficilement compréhensible.

- Ce n'est rien, il est juste épuisé, assura Exwhivess. Ce qu'il a fait avec les autres mages est d'un niveau très difficile, et il est encore jeune. Même si il a suivi un entrainement pour, il manque de pratique. On va le transporter dans sa chambre, pour qu'il puisse se reposer...

A ce moment là, je sentis que mon corps devenait de plus en plus engourdi, et après quelques secondes, je perdis connaissance, complètement épuisé...

Je me réveillai difficilement, dans une chambre qui n'était pas celle dans laquelle j'avais été emmené. Je mis quelques minutes à comprendre que j'avais été transporté dans une chambre d'une maison elfe de Tenebra. Nous étions donc arrivés à mon Allod d'origine, ce qui signifiait que j'étais resté inconscient de plus de trente six heures. J'étais étendu sur un lit doté de draps de soie, et la pièce était joliment décorée. Je m'assis doucement, et difficilement , afin de rassembler mes esprits. Au bout de quelques minutes, je me levai, et quittai la chambre. Au détour d'un corridor, je débouchai dans un grand salon, où Kaletha et Laoli discutaient calmement en mangeant. Ils m'accueillirent avec joie, me couvrant de questions, me demandant si j'allais mieux, si j'étais remis. Après voir bien mangé et bu, Laoli et Exwhivess annoncèrent qu'ils étaient convoqués pour réunion par leurs supérieurs, et me proposèrent de me joindre à eux, malgré le fait que je ne sois pas officiellement enrôlé. J'acceptai leur offre, et notre petite troupe se dirigea vers le camp militaire de la ligue de Tenebra, un peu à l'écart de la ville.

Le commandant nous expliqua que depuis quelques temps des enfants et des adolescents disparaissaient mystérieusement. Il proposa donc que nous formions des groupes, et que nous nous séparions pour enquêter sur place. Après ce rapide briefing, nous formâmes les groupes, et Kaletha rejoignit l'infirmerie qu'il devait superviser en notre absence. Je formai donc un groupe avec Laoli, et nous débutâmes notre investigation. Les témoignages des riverains nous menèrent à penser que si il se passait quelque chose, c'était forcément du côté de la côte d'ambre. L'ennui, c'était que la côte d'ambre était le domaine de Vamp, et que nous n'étions pas vraiment en bons termes, surtout depuis que son assassin avait pris une hache en plein milieu du front. Et le pire c'est que Laoli n'était pas au courant. A mesure que nous marchions et approchions des lieux, mes pensées se bousculaient dans ma tête, et je ne savais pas quoi faire, lui dire ou ne pas lui dire ? Non, cette affaire ne concernait que Kaletha, Vamp et moi.
Laoli étant un officier supérieur, les gardes de la maison Désirae nous laisserent passer sans faire d'histoires, et nous rejoignîmes Vamp, qui se trouvait dans son immense jardin. La nuit était à présent tombée, et l'air se fit plus frais, et plus lourd aussi. Lorsque Vamp nous vit, il écarquilla les yeux en me voyant. Laoli engagea alors la conversation, et lui dit que nous avions quelques questions à lui poser sur les disparitions.

- Bien entendu, nous serons plus à l'aise pour parler dans mon bureau, nous dit poliment Vamp. Passez devant je vous en prie.
Sa réaction m'étonna, et je restai aux aguets. A peine Laoli eut elle tourné le dos que Vamp sortit un poignard qui fendit l'air. J'empoignai avec ma main gauche le poignet de Vamp alors que la lame était à quelques centimètres de la nuque de Laoli qui se retourna, et ne comprit pas de suite ce qui se passait:
- Oh, non Vamp. Pas cette fois... murmurai-je.

J'apposais alors ma main droite sur sa poitrine et le repoussai violemment avec un sort qui le fit reculer de plusieurs mètres et mordre la poussière. Lorsqu'il se releva, ses traits avaient complètement changé, ses yeux étaient rouges, ses dents ressemblaient plus à des crocs acérés et son expression était surnaturelle. Il sortit 2 lames et se mit en garde, prêt à combattre, tel un fauve se préparant à sauter sur sa proie. Laoli prit alors sa hache, et comprit l'heure n'était plus à la discussion. Elle engagea le combat, mais l'ambidextrie rapide et vicieuse de Vamp lui posait problème pour armer son coup, plus lent à préparer à cause du poids de son arme. Laoli esquiva une fois, puis deux fois, puis trois fois les attaques de Vamp, mais ne parvenait pas à s'approcher suffisamment pour passer à l'attaque. J'attendis donc le bon moment et lorsque Vamp baissa sa garde, je lui lançai une boule de feu qu'il évita, mais qui le déconcentra sur le flanc que Laoli attaquait. Cette dernière en profita, et son arme s'abattit en plein sur le visage de Vamp, qui s'effondra dans un flot de sang.

- Joli travail partenaire, lui dis en souriant.
- Merci, me répondit elle, l'air ravi.

Je fouillai le cadavre, et tombai sur le journal de Vamp.

- Tiens, regarde ça.

Elle prit le journal que je lui tendais et se plongea dedans pendant que je fouillais à nouveau le corps. Soudain, je tombai sur quelque chose de rond et tiede. je le sortis discrètement et découvris avec consternation la même boule rouge et ténébreuse que celle que j'avais trouvée sur l'assassin des frontières gelées. Cependant, Vamp ne portait pas de collier de l'ordre du maitre des ombres. Je mis la boule dans ma poche sans rien dire à Laoli, qui lisait toujours, et me relevai.

- Alors ? demandai-je. Qu'est ce que notre ami raconte de beau ?
- Eh bien, apparemment, il a rencontré une elfe il y a quelques mois, qui l'a mordu, me dit Laoli en examinant le journal. Après quoi une transformation s'est opérée en lui.

Elle regarda le corps inerte de Vamp, et me regarda à nouveau:

- C'était devenu un vampire, Andro' ! Heureusement qu'on l'a éliminé ! Tu te rends compte un Vampire dans le haut conseil !
- Oh oui... je me rends bien compte... dis je en touchant machinalement mon amulette.
- Je dois avertir mes supérieurs immédiatement !
- Très bien, allons y, la pressai-je.

Alors que je m'éloignai, Laoli m'appela d'une voix déterminée. Je tournai légèrement la tête vers elle et elle me demanda:

- Vamp, tu le connaissais déjà n'est ce pas ?
- Oui... Mais je n'ai pas envie d'en parler... Allons y...

Laoli avertit alors ses officiers supérieurs dès que nous arrivâmes au camp, et ceux ci furent très surpris et nous renvoyèrent dans nos quartiers. Quelques heures plus tard, le reste de la compagnie nous avait rejoint, et Laoli et moi nous leur racontâmes nos découvertes. Après avoir discuté pendant quelques heures sur la meilleure solution à adopter, nous décidâmes d'aller dormir.
Bien que fatigués, personne ne dormit bien cette nuit là. Nous fûmes convoqués tot le matin suivant et le commandant confirma que Vamp travaillait de concert avec Armando de Douceur, et qu'il fallait le trouver et l'éliminer au plus vite. Kaletha et moi savions pertinamment que Vamp ne travaillait pas " pour " Armando, ca ne pouvait être que l'inverse. Sinon comment expliquer les liens aussi puissants que Vamp avait pu lier avec les ténebres. Bien sur, cela restait une conviction personnelle, et je décidai de ne rien dire du tout. Mais, dans tous les cas son élimination était nécessaire, car c'était un pion important dans le jeu de Vamp. Et bien que mort, je me méfiai toujours des projets de ce dernier. Nous reformâmes donc les groupes de la veille, et nous nous déployâmes dans la forêt à la recherche d'Armando. Nous comprimes rapidement qu'Armando se terrait à la citadelle du Sang Noir. Et nous nous regroupâmes alors afin de nous préparer à l'assaut, Laoli, Kaoii, Exwhivess, Ironevil, Faceless, Kaletha et moi.

La citadelle en imposait, et lorsque nous arrivâmes au pied des murs de la forteresse, nous restâmes quelques minutes silencieux devant la puissance, et le froid mortel qui émanaient des lieux. Les ténèbres étaient omniprésentes ici, et tout le monde savait que ce serait un combat dangereux, très dangereux. Ma curiosité s'éveilla alors que nous nous apprêtions à attaquer la citadelle d'Armando. J'allai enfin savoir quelle place il tenait dans les plans de Vamp, ou bien du maitre des ombres....

Exwhivess fut le premier à s'avancer vers les portes immenses de la forteresse et à les ouvrir. A peine étions nous entrés que des hordes de vampires se jetèrent sur nous. La bataille s'engagea alors, et les ennemis tombaient par dizaines, éliminés les uns après les autres par notre groupe qui avait formé un mur pour se défendre plus facilement. Les vampires étaient d'une puissance bien supérieure à ce dont nous étions habitués, mais Kaletha était la pour maintenir une cohésion dans l'unité et nous soigner. Finalement le dernier vampire tomba. et je me retournai vers le groupe pour vérifier que tout allait bien. C'est à ce moment là que je vis que Faceless était à terre, un flot de sang ininterrompu coulant d'une profonde blessure provoquée par une lame, toujours plantée dans le ventre de ce dernier. Kaletha se précipita vers lui, et le soigna après avoir précautionneusement extrait la dague de la blessure. Cependant, la blessure était grave, et mon frère ne put pas la guérir complètement. On le força donc à se replier au camp, et notre groupe poursuivit son exploration dans les profondeurs de la citadelle. L'air était de plus en plus suffoquant alors que nous pénétrions les lieux, et nous entrâmes finalement dans une immense salle où nous vîmes Armando. Kaoii et moi, nous partîmes alors en éclaireurs.

Lorsque nous eûmes trouvé un lieu d'ou nous pouvions l'observer tranquillement, nous nous allongeâmes pour ne pas être repérés. Une sorte de dôme protégeait visiblement Armando. nous échangeâmes Kaoii et moi un regard dépité en comprenant qu'il allait falloir couper ce bouclier pour atteindre notre cible. Nous retournâmes auprès des autres leur annoncer la sombre nouvelle. Tout le monde était plein de sang, fatigué, et éprouvé par les combats qu'il avait fallu remporter pour arriver jusqu'ici. Et c'était la nouvelle de trop qui fit baisser notre moral de façon vertigineuse. Nous ne pouvions que faire demi tour, et annoncer notre échec au commandant...

C'est alors qu'Ironevil prit la parole:

- Ne faites pas ces têtes ! Ecoutez moi : Toute chose magique tire son énergie d'un endroit spécifique, ou d'une chose. Il nous faut trouver cette chose, et la détruire.
Ces paroles redonnèrent espoir, et nous partîmes explorer plus avant les ténèbres de la citadelle. Nous atteignîmes le troisième étage au prix de nouvelles effusions de sang, et nous fîmes une trouvaille inattendue, et terrifiante aussi. Une Ombre se trouvait ici... Nous venions de trouver la source du bouclier d'Armando.
Un combat long et particulièrement éprouvant s'engagea alors, tout particulièrement pour Laoli qui prenait les coups de l'ombre pendant que nous tentions d'en venir à bout. Le temps passait et Laoli ployait de plus en plus sous les coups de l'ombre, ce qui commençait à sérieusement m'inquiéter. Au moment où elle allait tomber à terre, Exwhivess se précipita avec son ours et parvint grâce à un éclair surpuissant à venir à bout de l'ennemi. Nous fîmes une longue pause pour que Laoli récupère. Faceless n'étant plus là, nous devions être prudents. L'air ambiant changea alors que l'ombre était détruire. Nous étions surs maintenant qu'elle était l'origine du bouclier. Après que Laoli eut récupéré, nous rejoignîmes Armando là où nous l'avions laissé.

Un nouveau combat débuta alors que nous étions déjà tous fatigués. Le combat fut rude, et la peur que nous inspirait Armando n'arrangeait rien. Les minutes défilaient pendant l'affrontement et nous sentions tous nos forces nous quitter. Ironevil puis Kaletha mordirent la poussière, épuisés. Soudain, Armando changea de direction et me fonça dessus avant que je n'ai eu le temps de réagir. Sa lame fendit l'air et se planta en plein dans ma poitrine. Je m'effondrai à terre en entendant les cris de Kaletha qui m'avait vu tomber. Pourtant la douleur n'était pas gênante et je ne voyais pas de sang. Mais peu importait, je devais reprendre le combat avec les autres, je ne pouvais pas flancher. Je me relevai alors que Laoli allait céder sous les assauts répétés du vampire, et ce dernier me regarda alors me relever avec horreur.

- Mais... Mais tu devrais être mort, je viens de te tuer !!! dit-il d'un air ébahi.

Je ricanai alors et un sentiment de puissance m'envahit alors. C'était tellement jouissif de voir la peur dans les yeux de ceux qui incarnaient les ténèbres et le mal. Tous les autres me regardaient sans comprendre comment j'avais pu me relever sans blessure.

- Il te faudra plus que de simples lames pour me tuer ! le provoquai-je avec un plaisir non dissimulé.

Exwhivess fut le premier à se ressaisir et lui et moi nous conjuguâmes nos magies, et Armando s'effondra, à la fois brûlé et électrocuté, toujours bouche bée devant ma " résurrection ". Laoli s'avança alors vers le cadavre, leva sa hache, et lui coupa la tête d'un coup violent. Après quoi l'expression de son visage redevint calme. Elle se tourna vers moi et me dit alors:

- Mais enfin Andro', comment est ce que tu as fait ça ? Tu devrais être mort ?!
- Oui elle a raison ! Comment as tu fait ?! me dit mon frère.
- J'ai trouvé l'invulnérabilité ! Dis je d'un air éloquent.

Devant l'air dubitatif du groupe j'éclatai de rire, et écartai avec mes deux mains mon chemisier, qui laissa apparaitre mon médaillon. En plein milieu du saphir, une fente se dessinait à présent. La lame s'était enfoncée dans le médaillon qui m'avait sauvé la vie. Tous éclatèrent de rire et Kale se jeta dans mes bras. Visiblement, il avait encore eu très peur.
Les autres furent alors attirés par un coffre au fond de la salle, et je profitai de l'occasion pour fouiller le cadavre du vampire. Mes doigts entrèrent à nouveau en contact avec quelque chose de tiède et rond. Encore une de ces mystérieuses boules...

Armando portait également un pendentif du maitre des ombres, tout comme l'assassin des frontières gelées. En fouillant encore je tombai sur un parchemin, mais les autres se trouvant à proximité je décidai de le prendre et de l'examiner plus tard. Nous mîmes la tète en sac, après quoi nous quittâmes les lieux aussi vite que possible car ce lieu nous mettait mal à l'aise.
Le soir, rentré au camp, je décidai de m'enfermer dans ma chambre pour examiner ce que j'avais récupéré sur les corps. Je sortis l'étrange boule que j'avais récupéré sur l'assassin, et la posais sur mon lit. Je fis de même avec la boule que j'avais récupéré sur Vamp. Elles étaient parfaitement identiques, et la même énergie mystique flottait à l'intérieur. Je dépliais alors le parchemin trouvé sur Armando. C'était un ordre de Vamp lui ordonnant de surveiller Tenebra à sa place pendant qu'il se rendait au quartier général du maitre des ombres. Le lieu de ce fameux quartier général n'était naturellement pas indiqué. Mais cela me prouvait au moins une chose: Armando travaillait bien pour Vamp, et non l'inverse. A présent il fallait trouver le maitre des ombres et mettre fin à ses projets. Je passai la soirée prostré à réfléchir à tout cela.

Je baillai alors fortement, et compris qu'il était temps de me coucher. Je retirai mon haut et m'approchai du miroir, quand soudain le médaillon attira mon attention. La fente provoquée par la lame laissait apparaitre quelque chose que je n'avais jamais remarqué. En tripotant maladroitement le saphir, je finis par découvrir que le saphir pouvait pivoter, et lorsque je le fis un demi tour vers la droite, un clic se fit entendre, et le médaillon s'ouvrit, dévoilant ainsi un compartiment secret.

C'est stupéfait que je découvris ce compartiment secret. Mais en plus, il contenait deux parchemins. Je dépliais le premier: C'était l'écriture de mon père !


Cher Andromedd,
Ta mère et moi ne serons probablement plus de ce monde lorsque tu liras ces lignes. Ce médaillon contient la preuve que Vamp de Désirae est un traitre à notre peuple et à tout Kania. Je veux que tu amène cette preuve à un très vieil ami à moi, Albert de Désirae, qui réside à Siveria. Il saura quoi faire avec. Si ton frère et toi lisez ces lignes c'est que les choses se sont mal terminées comme je le craignais et que je n'ai pas réussi à stopper Vamp. Vous êtes vous mêmes en danger maintenant que vous possédez la preuve. Je suis désolé de mettre vos vies en danger, mais c'est une affaire trop grave, et il faut arrêter Vamp. Je te fais confiance, ton frère et toi avez toujours été des enfants spéciaux, courageux. Je sais que tu réussiras là ou j'ai échoué. Quoi qu'il se passe à l'avenir, n'oubliez pas que votre mère et moi vous aimons plus que tout et que c'est pour vous que nous faisons tout cela, et pour que vous ayez un avenir sur. J'espère que tu comprendras pourquoi j'ai fait tout cela, et que Kaletha ne m'en voudra pas trop non plus. Vous êtes ma plus grande fierté, soyez dignes de moi.
Leto

Je parcourrai plusieurs fois cette lettre, sonnant comme un appel à la vengeance d'outre tombe de la part de mon père. Je saisis alors le deuxième parchemin et le dépliais. C'était un parchemin signé de la main du maitre des ombres en personne, ainsi que de Vamp et Armando. Un pacte, dont le but était de prendre secrètement le contrôle du haut conseil de Kania. Il expliquait également que Vamp rejoignait le clan du maitre des ombres en tant qu'initié du Clan.

Alors, voila pourquoi père m'avait donné ce médaillon. Il était donc réellement important, et père espérait probablement que je trouverais par moi même ce secret assez rapidement. Je me sentis soudain assez idiot d'avoir eu la preuve sous le nez tout ce temps et de ne pas l'avoir découverte. J'étais pressé de faire part de mes découvertes à Kale, mais ce dernier était sorti se promener avec Laoli. Je décidai donc de me coucher après avoir examiné attentivement les parchemins.

Le lendemain matin, dès que mon frere se leva, je l'entrainai dans ma chambre, et lui racontais tout ce que j'avais découvert. Il parcourut longuement la lettre, encore et encore, relisant les mots que notre père nous avait laissés comme seul réconfort des années auparavant. Enfin au bout d'un moment, il put prendre la parole et leva les yeux de la lettre pour me regarder:

- Et maintenant... ? Qu'est ce que tu proposes ? Arrêter le maitre des ombres je présume, lança t'il d'un air ironique.

Devant mon silence et mon sourire en coin, il écarquilla les yeux et ajouta :

- T'es pas sérieux là ? Il nous faudrait une armée pour venir à bout de quelqu'un d'aussi dangereux ! Et puis d'ailleurs, son repaire a toujours été secret... Je ne vois pas comment tu comptes le trouver.
- C'est vrai, admis-je... Nous ne savons pas ou le trouver, et le document ne l'indique pas... Mais je connais quelqu'un qui pourra nous aider, enfin j'espère. Ecoutes moi p'tit frère ! Vamp et le maitre des ombres sont responsables de ce complot ! Nous devons stopper ça, non seulement pour nos parents, mais aussi parce que si nous ne faisons rien c'est tout Kania qui pourrait être menacée. Il faut éradiquer le mal à la source. Tu as vu à quoi ressemble notre Allods d'origine ? L'ombre a déjà commencé à envahir Tenebra... Je ne laisserai pas ces fanatiques poursuivre leurs projets. Ils ont choisi le mauvais adversaire en tuant nos parents. Alors frérot, je n'ai qu'une question: Es tu avec moi sur ce coup là ?

Kaletha resta silencieux et m'observa tout le long de mon discours, puis après quelques secondes me sourit et répondit:

- Tu m'as déjà vu te laisser tomber ? Evidemment que je suis avec toi !

Nous discutâmes un bon moment Kale et moi et nous conclûmes qu'il valait mieux qu'il reste avec les autres le temps que j'aille voir Albert. J'espérais qu'il pourrait me renseigner sur l'histoire du Clan du Maitre des Ombres. Et au pire, je voulais le voir pour qu'il mette la preuve en sureté et l'apporte au conseil le moment venu. Je pris donc le jour même un transport en partance pour le Cap de Bonne espérance. Nous évitâmes soigneusement toute nébuleuse astrale, ce qui rallongea le temps de voyage. Je me sentis bien seul pendant le trajet, après le tumulte provoqué par notre petite troupe. Alors que j'étais plongé dans mes réflexions sur le pont, je sentis petit à petit l'air ambiant changer et devenir froid et pénétrant. Je sus alors que nous étions bientôt arrivés à Siveria. Quelques minutes plus tard en effet, nous étions en vue du port du Cap. Je descendis, et me dirigeai vers la cabane d'Albert.

Soudain, à quelques centaines de mètres de la maison du vieil elfe, un détail me figea sur place: de nombreuses traces de pas fraiches dans la neiges se dirigeaient vers la cabane. Je décidai alors de m'approcher furtivement de la cabane, je n'avais pas confiance. Mon pressentiment se confirma lorsque je vis un archer, de faction devant la maison. Je parvins à le contourner et à l'approcher silencieusement. Il se rendit alors compte que j'étais derrière lui mais il était déjà trop tard: je posais ma main sur son épaule et un tombeau de givre enveloppa instantanément son corps, le figeant dans la glace pour l'éternité.

Je m'approchai de la porte, et entendis un dialogue déplaisant: les mystérieux agresseurs interrogeaient Albert, et ils ne le ménageaient pas... La colère monta alors en moi, et j'oubliais alors toute prudence. Je m'éloignai de quelques mètres afin d'être visible depuis l'intérieur de la cabane, et dis d'une voix forte:

- Sortez de là si vous n'êtes pas des lâches !!
Je concentrai alors une boule de feu avec toute ma puissance, et attendis qu'ils ne fassent l'erreur d'ouvrir la porte, tout en marmonnant entre mes dents:
- Allez, approchez, vous n'allez pas être déçus du voyage...

Au bout de quelques secondes, la porte s'ouvrit, et un guerrier d'allure barbare apparut dans l'embrasure de la porte. Dans l'instant qui suivit la boule de feu que je venais de lancer explosa au contact du guerrier qui fut brulé et projeté au fond de la cabane, entrainant dans son sillage les hommes se tenant debout derrière lui. Un homme en armure impressionnante, sortit alors de la cabane et se dirigea vers moi d'un pas sur. Son armure était entièrement noire et en plaque, et il portait un casque hérissé de pointes laissant entrevoir deux yeux rouges comme le sang. Il s'arrêta à quelques mètres et sortit une grande épée, tout en prenant la parole:

- Je ne sais pas qui tu es, mais tu dois être inconscient ou complètement fou pour oser venir nous défier.
- Je me demande si tes hommes brulés et encastrés dans le mur de la maison pensent la même chose que toi, répondis je le sourire en coin tout en chargeant une nouvelle boule de feu.
- Mon garçon je crois que tu ne sais pas à qui tu as à faire, ici. Je m'appelle Argùl, je suis l'un des lieutenants du Maitre des Ombres en personne. Ta magie sera totalement inutile sur moi. Tu n'as aucune chance, pas la peine de te fatiguer.

- C'est ce qu'on va voir ! criai je en tendant mon bras vers lui pour lancer la boule de feu.
Mais rien ne se passa. Au lieu de ça, je sentis l'épuisement me gagner et je tombai à genoux, le souffle totalement coupé. Une aura étrange se dégageait de ce chevalier noir, une aura terrifiante et accablante, qui semblait m'avoir totalement dépossédé de mes pouvoirs magiques, et de mon énergie.
- Que se passe t'il jeune mage ? Tu as perdu toute énergie, c'est ça ? dit il en éclatant d'un rire machiavélique. Très bien, à moi de jouer maintenant.
Toujours à genoux, je relevai rapidement la tête vers Argùl, l'air terrifié. Il leva alors son épée, et se prépara à attaquer à son tour.

Argùl chargea alors et je n'eus qu'une seconde pour esquiver sa première attaque. Alors qu'il me faisait face à nouveau, du sang se mit à couler le long de ma joue. Je n'avais pas réussi à entièrement éviter l'attaque de mon adversaire. Malgré sa corpulence, son armure et la taille de son arme, Argùl était d'une incroyable agilité. Je dégainai alors une épée de taille normale, mais qui parut ridiculement petite comparée à celle de mon adversaire.

- Très bien, décidai-je, puisqu'il faut que je me débarrasse de toi au corps à corps, je le ferai.
- Toi, un mage, tu crois pouvoir me battre au corps à corps ? s'esclaffa-t'il.

Il explosa alors de rire, ce qui fit monter en moi la fureur.

- Je ne suis pas n'importe quel mage ! dis je alors que son rire redoublait d'intensité.

Je chargeai alors tête baissée sur lui, et il me fonça dessus à son tour. Lorsque nous nous croisâmes nos deux lames fendirent l'air dans un éclair alors que j'avais sauté pour exécuter une attaque aérienne. Lorsque j'atterris je me retournai rapidement vers mon ennemi, qui fit de même, mais je tombai à nouveau à genoux, du sang coulant cette fois abondamment de mon bras droit. Dans un effort pour contrôler la douleur je me redressai à nouveau, toujours le souffle court, et me mis en position pour charger à nouveau.

- Tu perds ton temps ! poursuivit Argùl. Tu ne fais que prolonger ta vie de quelques secondes ! Tu n'as aucune chance face à un guerrier de ma trempe !

Son expression changea lorsqu'un sourire narquois se dessina sur mon visage.

- J'en doute fort...
Argùl observa alors son bras droit et resta bouche bée devant ce qu'il vit: une large fente se dessinait, et un flot de sang s'écoulait à présent de son armure.
- Peut être que tu n'es pas aussi fort que tu le prétends après tout n'est ce pas, dis je, toujours narquois.

Argùl hurla soudain de rage, et chargea à nouveau dans ma direction. Sa lame fendit l'air, et malgré ma tentative d'esquive, une nouvelle entaille se dessina au niveau du torse l'instant d'après. Je n'étais pas habitué à encaisser les dégâts au corps à corps, et l'aura se dégageant de mon adversaire m'empêchant d'utiliser mes pouvoirs, je savais qu'il allait falloir terminer le combat rapidement si je ne voulais pas être celui qui resterait sur le carreau.

Il m'attaqua à nouveau et nous échangeâmes quelques coups de lame, quand soudain je parvins à le désarmer. Croyant que le combat était gagné je baissais ma garde un instant et il en profita. Il se rua sur moi, m'attrapa par la gorge et me souleva de terre à bouts de bras. L'étouffement qui s'en suivit me fit lâcher mon arme, et il me projeta avec une violence telle contre la cabane que je traversai le mur en bois. Du sang se mit à couler à flot le long de mon front, je pouvais sentir sa chaleur tiède alors que je demeurai à terre, étourdi par le choc. Mon ennemi ne me laissa pas souffler: il m'agrippa à nouveau et me propulsa à nouveau contre un mur que je traversai pour me retrouver dans la neige face contre terre, à moitié inconscient. Le sang qui s'écoulait le long de mon front m'aveuglait, et j'avais un mal de crâne affreux qui me donnait des nausées. Les chocs à la tête avaient vraiment été très violents. Je rampai alors minablement dans la neige alors que mon adversaire s'approchait de moi pour continuer à me malmener.

Quand je le sentis suffisamment proche je fis volte face, attrapai un couteau de lancer à ma ceinture et l'envoyais en direction de sa tête. Dans un réflexe surhumain, ce dernier intercepta la lame en plein vol et la pulvérisa dans sa main, avant d'éclater de rire. Un sentiment de terreur m'envahit alors qu'il m'attrapait pour me projeter à nouveau plus loin, où j'atterris sur le ventre. Ce nouveau choc me coupa le souffle, et je vomis du sang.

Cette fois c'était terminé... Je n'avais plus aucune arme, et d'ailleurs je n'arrivais pas non plus à bouger à cause de mes blessures multiples. La douleur était de plus en plus intense, et je sentis que j'étais en train de sombrer petit à petit, tandis que je perdais toujours beaucoup de sang. Je me retrouvai soudain flottant dans les airs, dans un silence calme et absolu. La voix de mon père se fit alors entendre:

- Mon fils, dit soudain la voix de mon père, tu ne peux pas abandonner maintenant ! Aurais tu oublié que ce sont ces gens qui nous ont tué ta mère et moi ? Relèves toi !

Puis la voix de mon frère se fit entendre à son tour:

- Ne m'abandonnes pas Andro', tu sais que j'ai besoin de toi !

Ces visions déclenchèrent une rage démesurée qui monta en moi, et alors que je revenais à moi, Argùl me saisit par le cou. Sous l'effet de la rage, et alors que je me trouvais dans une sorte de transe qu'encore aujourd'hui je serais incapable d'expliquer, mon poing s'enflamma, et je décochai un crochet du droit qui enfonça le casque de plaque et propulsa Argùl de plusieurs mètres, l'envoyant ainsi s'écraser contre un arbre. Avec le peu d'énergie qui me restait je courrais attraper une épée, et alors que mon ennemi était toujours étendu contre un arbre j'enfonçai la lame en plein dans le cœur d'Argùl, jusque dans l'écorce de l'arbre, empalant pour de bon mon adversaire. Celui ci rendit l'âme dans un râle horrible, noyé dans un flot de son propre sang.

En quelques minutes, l'adrénaline du combat retomba, et les douleurs dues aux blessures qui m'avaient été infligées ressurgirent vivement, me vidant de mes forces. Ma vue se brouilla, alors que je m'asseyais à terre suite au tremblement de mes jambes qui n'arrivaient plus à me porter, et la dernière chose que je vis avant de sombrer dans le coma fut une silhouette sortant de la cabane et se dirigeant vers moi en courant.

Ce n'est que trois jours plus tard que je me réveillai. J'étais allongé dans la chambre où nous étions installés à Tenebra. Je mis quelques minutes à me redresser, et bien que déjà en bonne voie de guérison, mes blessures me faisaient toujours souffrir. Je sus immédiatement que mon frère avait participé à ma guérison, car mon corps était toujours entouré d'une sorte d'aura douce et chaleureuse dont seul Kaletha avait le secret. Quand j'apparus dans la salle à manger, je trouvais Albert et mon frère en grande conversation, qui m'accueillirent avec le sourire.

Albert m'expliqua que pendant le combat il s'était caché, et qu'il n'était sorti que quand il n'entendit plus aucun bruit de lutte. C'est en sortant de la cabane qu'il ma vu tomber dans le coma. Il a ensuite pensé qu'après l'assaut, la cabane étant à moitié détruite et les lieux devenus dangereux maintenant que l'ennemi connaissait l'endroit, il fallait partir. Et la seule destination ou il pouvait aller, du fait de son exil de bois de lumière, c'était Tenebra. C'est ainsi qu'avec l'aide de soldats qui m'ont transporté jusqu'au quai, nous avons embarqué pour Tenebra. Et c'est par hasard qu'Albert est tombé sur Kaletha dans les rues de la résidence d'été.

- Tu as beaucoup de chance tu sais, m'assura Kaletha en souriant. Si Albert ne t'avait pas rapidement amené à moi, tu serais mort. Tu avais de graves lésions internes. J'ai fait le maximum, mais tes blessures étaient très graves... Malgré mon intervention, il faudra du temps pour te remettre.
- Oui, je sais... Et, je voulais vous remercier de m'avoir sauvé la vie Albert, dis je en me tournant vers ce dernier.
- Tu veux rire ? C'est moi qui devrais te remercier. Sans ton intervention ces hommes m'auraient tué, me répondit-il d'un ton bienveillant.
- Que cherchaient ils exactement ? demandai-je soudain, poussé par ma curiosité.
- Vous deux, raconta Albert... Vous inquiétez beaucoup le Clan des Ombres à ce qu'il semble... Argùl était quelqu'un d'important. Leur Maitre ne va pas aimer ça du tout.

- Vous connaissez le clan ? demandai je vivement intéressé. Justement c'est pour ca que je venais vous voir. Nous devons trouver le repaire du maitre. Savez vous quelque chose la dessus ?
- Eh bien, il me semble que leur repaire est à Eljune... Mais, vous ne pourrez jamais approcher le maitre, il a une armée de fidèles à son service. Et puis d'ailleurs, tu dois te reposer, tu n'es pas en état, ajouta le vieil elfe en me regardant.
- Oui, je vais récupérer pour l'instant, conclus-je... Mais dès que j'irais mieux il faudra agir...

Le jour suivant, alors que j'observai la forêt dans laquelle Kaletha et moi avions grandi, Albert vint me rejoindre. Nous étions sur le balcon de la résidence, et il s'appuya sur la rambarde, tout en me disant:

- Qu'est ce qui te tracasse Andromedd ? Depuis que nous sommes ici tu passe beaucoup de temps tout seul ?
Après un instant d'hésitation, je décidai de me confier.
- C'est que... lors de mon combat contre cet homme... Argùl... Pour la première fois de ma vie, je n'avais plus aucun pouvoir magique. Toute mon énergie a comme été aspirée... Et je me dis... Comment je ferai si ca se reproduit lorsque nous attaquerons le Clan des Ombres ?
- Oh, je vois... répondit le vieux sage en souriant. Eh bien, ce qui t'est arrivé est assez simple en fait:

Argùl possédait la capacité d'aspirer ton énergie et de t'empêcher ainsi de faire appel à tes pouvoirs. Je te concocterai un petit quelque chose, afin que ca ne se reproduise pas, dit il en me souriant.

- Vous feriez ca ?! Ce serait génial !
- Ne t'en fais pas, je m'en occupe.
Mon frère nous rejoignit à ce moment la sur le balcon.
- Laoli me pose vraiment beaucoup de questions, annonça t'il d'un air sombre. Il va falloir en parler aux autres Andromedd... On ne pourra pas faire ca tous seuls. Et les autres nous ont prouvé qu'ils étaient dignes de confiance.

- Ton frère a raison, ajouta Albert. je suis trop vieux pour vous accompagner, et ce n'est pas à deux que vous pourrez réussir.
- Très bien, je m'incline... Je n'aime pas ca, on prend le risque d'être trahis mais je vais faire confiance à ton jugement. Rassembles tout le monde, nous allons tout leur dire.

Tout le monde se rassembla dans la grande salle à manger de la maison ou Kale, Laoli, Albert et moi résidions. Quand toute la petite troupe de Laoli se fut installée, je me levai et pris la parole. Je leur racontai tout ce que nous savions, et Albert et Kaletha renchérirent en confirmant mon histoire et en complétant les éventuels blancs. Lorsque finalement nous nous tûmes, un silence de mort s'installa pendant un long moment dans le salon. Voyant que personne n'osait reprendre la parole, j'ajoutai :
- Comprenez bien que nous vous avons révélé tout ceci car Laoli savait que nous cachions quelque chose, repris-je après quelques secondes, et étant donné qu'elle aurait pu perdre la vie aux frontières gelées, nous avons pensé que vous aviez le droit de savoir. Nous ne réussirons pas seuls, mais nous ne voulons forcer personne...

Laoli se leva alors d'un bond et se tourna vers ses hommes :

- Nous ne pouvons pas les laisser tomber ! Le conseil lui même étant compromis on ne peut pas faire appel à l'armée, nous ne pouvons compter que sur nous, et j'ai décidé de les aider. Qui est avec moi ?!
Ironevil se leva lui aussi:
- Cette corruption n'a que trop duré, je suis avec vous.

Exwhivess se leva à son tour et ajouta:

- J'en suis, bien entendu !

Il y eut alors un mouvement général et toute la troupe se leva, faisant comprendre que tous les hommes se joindraient à nous pour l'attaque. Je ne pus réprimer un sourire et leur dis avec reconnaissance :

- Merci à tous.

Après la réunion, fatigué, je décidai d'aller me coucher. Au moment où j'étais sur le point de m'endormir, un homme en armure défonça la porte de ma chambre. Complètement sous le coup de la surprise, je n'eus absolument pas le temps de réagir. Il m'attrapa par le cou et me souleva à bouts de bras. Je me rendis soudain compte avec terreur que c'était Argùl. Avant que je ne puisse faire le moindre geste, il me projeta contre le mur de pierre avec une force titanesque, telle que je traversai le mur pourtant solide et épais, pour aller m'écraser contre un arbre plus loin. Argùl apparut devant l'ouverture qu'il venait de créer dans le mur, dégaina son épée et s'approcha lentement de moi. J'étais terrifié, et paralysé par la peur. Soudain, le ciel s'assombrit, et se chargea de nuages rouges, rouges comme le sang. Un orage gronda dans les nuages, et mon puissant ennemi enfonça sa lame dans mon corps au moment même où un éclair transperçait le ciel.

Je me réveillai soudain en sursaut, brûlant, et en sueur. J'avais une migraine atroce qui me provoquait des nausées. Encore un de ces satanés cauchemars... Plus le temps passait, et plus l'ombre semblait prendre le dessus sur moi. Pourquoi étais je le seul à sembler être touché par ce fléau ? Etais je faible ? Les questions se bousculaient dans ma tête et les réponses étaient inexistantes. Mais je craignais réellement que la puissance grandissante du grand maitre ne soit en cause. Il allait falloir agir vite...

Je me levai lentement, et avec difficulté. Je me dirigeais vers ma commode, et sortis un des 2 globes mystiques. je le mis dans la paume de ma main et observai cette drole de lueur flottant à l'intérieur. Puis, dans un moment de rage, je me mis à serrer le globe dans ma main avec une force telle que celui ci explosa dans ma main.

- Ca suffit, il faut que ça cesse... murmurai-je.

Dans les jours qui suivirent, je passai la plupart du temps à me reposer, afin de récupérer le plus vite possible, pendant que Kaletha et Laoli mettaient au point un plan d'action avec l'aide d'Albert. Les jours se succédèrent, tout le monde se préparant à la future bataille, pendant que je me remettais de mes blessures. En quelques semaines, l'opération était parfaitement planifiée et préparée. Enfin, un jour ou je sentis que j'avais recouvré toutes mes capacités, Albert vint me voir, et me tendis un pendentif brillant, orné d'une pierre bleue magnifique, un saphir à première vue.

- Qu'est ce que c'est ? demandai je, intéressé et curieux.
- Ta protection contre l'absorption de magie que je t'avais promise. Avec ca autour du cou, tu seras immunisé, ajouta t'il avec le sourire.
- Vraiment ?! C'est génial ! Merci Albert ! le remerciai-je.
- Je t'en prie, j'en ai fait pour les autres aussi, au cas où.
- Qu'est ce que je ferai sans toi, lui dis je en souriant.

Fort de cette nouvelle protection et mis en confiance, j'insistai pour que nous déclenchions l'opération. Tout le monde se rassembla alors, récupéra ses affaires, et nous prîmes un transport rapide qui nous déposa en quelques heures à Eljune. Il était convenu que nous approcherions par la forêt pour être à couvert. Lorsque le transport nous eut déposé, nous nous mimes en route, en direction du repaire du clan des ombres, tandis que la nuit tombait. Exwhivess et moi discutâmes un bon moment stratégie sur le chemin. Puis, à mesure que nous approchâmes, du repaire, l'ambiance se fit oppressante, et la pression monta. Nous nous fîmes de plus en plus silencieux, jusqu'à finalement nous déplacer comme un véritable commando. Je me tournai une dernière fois vers la troupe, et leur chuchotai d'un air grave :

- Cette fois ci, nous y sommes. L'avenir de Kania pourrait bien se jouer ce soir, alors je compte sur vous pour faire de votre mieux. Je sais cependant une chose: je n'aurais pas pu rêver de compagnons plus efficaces et courageux pour affronter l'un des maux les plus sombres de notre monde, et je suis fier de me battre à vos cotés.

J'étais malgré moi devenu l'un des meneurs de cette troupe dont je ne faisais même pas partie au départ. Je leur souris, et Laoli acquiesça et me sourit en retour, tandis que les autres membres du groupe souriaient et approuvaient silencieusement à leur tour.

- Très bien, allons y les amis. L'heure est venue d'en finir avec le Clan des Ombres.
Je me remis à marcher, et le reste de la troupe m'emboita discrètement le pas.
Puis, j'ajoutai entre mes dents pour moi même :
- A nous deux, Maitre des Ombres...

La nuit était froide, et les étoiles dans le ciel étaient bien visibles, comme durant ces soirs d'hiver ou le ciel est incroyablement clair. Nous avancions à pas de loups à couvert dans la forêt, et lorsque nous fûmes arrivés à quelques centaines de mètres, nous nous arrêtâmes à bonne distance afin de nous séparer en groupes, comme cela était prévu. Laoli, Kaletha et moi nous partîmes donc de notre coté pendant qu'Exwhivess dirigeait l'autre groupe, qui servirait à nous couvrir en cas de problème.

Nous commençâmes à marcher, et l'absence de membres du Clan, ou même de gardes, nous frappa, et nous inquiéta alors que nous pénétrions dans leur quartier général. Le camp était situé au cœur de rochers coupants comme des lames, entouré par des falaises escarpées. Soudain, une voix ténébreuse s'éleva et nous fit sursauter.

- Bienvenue à vous mes jeunes amis. Je vous attendais.
Nous fîmes volte face et nous vîmes un homme lugubre encapuchonné sortir de l'ombre. Il portait une grande robe noire.
- Tu dois surement être Andromedd, à en juger par les cicatrices encore fraiches sur ton visage. Ce qui fait que tu dois être Kaletha, son frère jumeau bien sur, dit il en se tournant vers Kaletha. Et toi jeune fille, eh bien tu dois être Laoli, la guerrière à la hache.
- Qui êtes vous ? Et comment savez vous tout ca ? réagit aussitôt celle ci sur un ton agressif.

L'homme éclata alors d'un rire ténébreux et leva sa capuche, découvrant un visage d'une pâleur cadavérique. Je ne pus détacher mes yeux de son regard tandis que je l'observai: ses yeux étaient noirs, noirs comme les plus profondes des ténèbres. Il avait un regard pénétrant qui reflétait le mal à l'état pur. Il était entièrement chauve, et sur son front était tatoué le signe du clan, à savoir l'araignée noire avec un corps rouge. Son charisme, et sa présence, suffirent à transformer totalement l'ambiance des lieux.

- Je suis le maitre des Ombres ! Et vous allez payer cher l'audace d'avoir osé venir ici ! Quant à toi, ajouta t'il en me fixant intensément, tu vas souffrir pour la mort d'Argùl !
-: Comment pouvez vous savoir que c'est lui qui a tué Argùl ? gronda Kaletha qui perdait pied face aux connaissances visiblement nombreuses de notre adversaire.
- Oh, je crois que j'en ai une vague idée, intervins-je.
Le maitre des ombres parut surpris et me fixa, et Laoli et mon frère se tournèrent vers moi avec un regard interrogatif, alors que je sortais une des boules mystiques que j'avais ramassé sur nos adversaires.

- Voila comment il le sait ! Ces boules vous servent à garder un œil sur vos disciples c'est bien ca ? Je me trompe ? Grâce à ca, vous vous assurez qu'ils sont toujours obéissants ! Je suis même persuadé que c'est avec ca que vous manipulez le conseil, ces choses domptent l'esprit de leur porteur, n'est ce pas ?
Le maitre des ombres sourit et répondit :
- Andromedd, Vamp m'avait parlé de toi, et en effet il n'avait pas exagéré. Tu es très perspicace, surtout pour un jeune elfe de ton âge....
Son expression changea et redevint soudain lugubre.
- C'est pourquoi je dois t'éliminer toi et ta troupe. Vous êtes le dernier rempart à l'accomplissement de notre plan.

Soudain, de toutes parts des hommes encapuchonnés surgirent, nous entourant. Laoli dégaina sa hache et kaletha et moi nous préparâmes au combat. Nous formâmes un triangle dos à dos, prêts à nous battre jusqu'à la mort si nécessaire. Un homme encapuchonné surgit alors aux cotés du maitre des ombres et dit:

- Quelle charmante réunion de famille, intervint une voix venant de nulle part.

Laoli trembla alors et lâcha sa hache, qui tomba à terre. Mais elle n'était pas la seule, je ne pouvais le croire non plus, je connaissais cette voix mais cela ne pouvait pas être. L'homme mystérieux leva alors son capuchon, découvrant un elfe pâle comme la mort, avec un œil rouge sang. Sur tout le coté gauche de son visage se dessinait une large cicatrice. C'était Vamp !
Nous restâmes tous les trois bouche bée devant cette apparition totalement inattendue. Vamp sembla ravi de l'effet produit, et il dit en souriant:

- Que se passe t'il les jeunes ? On dirait que vous avez vu un fantôme ! Puis il éclata de rire.
- Mais.... Je t'ai tué ! cria Laoli avec force en ne pouvant détacher son regard horrifié de cette apparition.
- La preuve que non, jeune fille, la preuve que non. Et tu vas payer cher cette erreur, ajouta le vampire.
- Très bien, cette plaisanterie a assez duré, nous allons en finir, intervint le maître des Ombres d'un ton agacé.

Vamp me fixa alors avec un regard étrange, en voyant mon sourire en coin.

- Si vous croyez que nous sommes venus tous seuls, c'est que vous êtes encore plus fous que ce qu'on dit ! Maintenant ! Criai je à mes compagnons.

Je lançais alors une puissante boule de feu vers un groupe de disciples qui furent brulés et projetés en arrière, tandis que Kaletha nous protégeait des maléfices ennemis et que Laoli chargeait l'ennemi à grands renforts de coups de hache. Soudain le maitre des ombres leva ses bras:

- Cela Suffit !!

Il nous projeta tous les trois avec une force prodigieuse contre une paroi rocheuse, et nous retombâmes sur le sol à moitié étourdis par le choc. Je constatai alors avec stupeur qu'Exwhivess et les autres n'avaient pas intervenu. Le maitre des ombres leva alors la tète vers une falaise et dit:

- Amenez les !

Je vis alors avec un visage horrifié Faceless et les autres escortés de près par des disciples du maitre. Je me tournai vers ce dernier et le pointai du doigt avec une rage féroce:

- C'était un piège espèce de salopard !
- Naturellement que c'en était un, répondit le maître d'un air dédaigneux. Je savais que vous viendriez. Croyiez vous pouvoir me vaincre aussi facilement ? Cela fait des siècles que notre clan existe, et ce n'est pas votre minable petite troupe qui changera cela. Comment avez vous pu croire que vous seriez en mesure de nous arrêter.

Cette fois nous n'avions vraiment aucun moyen de nous en sortir... Soudain, au moment ou je commençai a perdre espoir, je remarquai qu'Exwhivess n'était pas parmi les prisonniers. Je cherchai à croiser le regard de Faceless, mais celui ci ne me regardait pas. Toutefois, l'idée que notre druide nous observait surement en attendant un moment propice pour agir me réconforta et me redonna courage. Si quelqu'un pouvait nous sortir de là, c'était bien lui.

Laoli et Kaletha semblaient partagés entre la peur et la rage de s'être faits piéger aussi facilement. Je réfléchissais très vite, cherchant une solution pour occuper le maitre afin qu'il ne nous tue pas dans la seconde.

- Vous nous avez peut être piégés ! Mais cela ne change rien vous avez perdu ! Albert de Désirae apporte en ce moment même des documents prouvant qu'il existe une conspiration dont le but est la prise de contrôle du conseil ! Vous êtes foutu ! le défiai-je.

C'était du bluff, mais c'était tout ce que j'avais pour acheter du temps à Ex. Le Maitre des ombres sortit un talisman de son chemisier et me répondit:

Maitre des ombres: Jeune imbécile ! Saches que chaque conseiller possède une de ces boules mystiques qui me permettent de les contrôler, et tant que je posséderai ce médaillon, peu importe les preuves que tu pourras fournir, ils me suivront moi et personne d'autre.
Vamp ricana et se mit en route:

- Tout cela m'ennuie. Je les ai assez vus, je vous laisse en finir avec eux, maitre.

Alors qu'il s'en allait je me levai, et hurlai en pointant le doigt vers lui:

- Ne t'éloigne pas trop Vamp ! On a un compte à régler toi et moi ! Tu es à MOI !
Vamp tourna alors vaguement la tête sans toutefois se retourner:
- Dans une autre vie alors, parce que dans celle là, c'est terminé pour toi.
Il ricana, et un sourire sadique apparut sur son visage blafard. Puis il repartit tranquillement.

Un disciple me fit rassoir, et je ne pus qu'assister impuissant au départ de mon ennemi de toujours. La haine et la rage bouillonnaient en moi. Je levai les yeux vers les falaises mais toujours aucun signe d'Exwhivess. Je me tournai vers Faceless, et cette fois je parvins à croiser son regard. Je lui jetai un regard interrogatif appuyé, et celui ci sembla comprendre car il me sourit et me fit un clin d'œil furtif.
Soudain le maitre des ombres fit un signe à ses hommes qui sortirent des dagues acérées.

- Très bien mesdemoiselles messieurs, il est l'heure de mourir à présent.

Il se tourna vers ses hommes et hocha la tête. Au moment où tous ses hommes allaient nous tuer, une gigantesque tempête éclata dans le camp, et la foudre s'abattit sur plusieurs disciples qui s'effondrèrent raides morts. Dans la confusion, je ramassai alors une dague à coté de moi et coupais mes liens, après quoi je fis de même pour Kale et Laoli. Cette dernière me dit alors:

- Attention Andro' ! Derrière toi !

Je fis alors volte face et vis trois disciples charger avec des épées à la main, en proie à une frénésie incontrôlable. Je souris tandis que l'ivresse du combat m'envahissait.

- Pauvres fous... chuchotai je.

Je fis soudain apparaitre un véritable mur de feu entre eux et moi, et ils n'eurent pas le temps de s'arrêter. Ils le franchirent et se mirent à hurler à cause des brulures. Je me tournai vers Kale et Laoli qui avaient repris le combat de leur coté, tout comme le reste de la troupe. Exwhivess, qui était descendu des falaises à présent, dirigeait les hommes au mieux. Kaletha se tourna alors vers moi:

- Occupes toi de Vamp ! On va s'occuper du Maitre des Ombres !

J'acquiesçai alors silencieusement, et me mis à courir dans la direction où avait disparu mon ennemi juré. Ecartant avec un sort deux hommes du clan, je me mis à poursuivre, non, à traquer mon adversaire, la rage au ventre. En cet instant j'étais devenu un véritable chasseur, et une lueur de meurtre flottait dans mon regard. J'avais attendu cet affrontement toute ma vie.

Je débouchai dans une clairière, où Vamp et un autre hommes m'attendaient à ma grande surprise. Le mystérieux inconnu à coté de Vamp n'était pas très grand, et pourtant, sa seule présence suffit à me faire comprendre qu'il allait se révéler être un redoutable adversaire. Il portait une longue robe noire, tous comme les autres disciples du clan. Son visage était pâle, et ses yeux d'un vert émeraude. Son regard calme et froid comme la mort fit monter la peur en moi. Son visage était marqué, des veines bleues ressortant un peu partout, sans doute à cause de son utilisation excessive de la magie des ombres. Je sus immédiatement que j'avais en face de moi le responsable de l'attaque de l'académie, autrement dit le plus puissant des mages du clan. Vamp me lança un sourire sadique, après quoi il fit mine de partir. Je me remis à courir dans sa direction, quand l'inconnu avança d'un pas menaçant, et prit la parole:

- N'avances pas plus, c'est moi qui suis ton adversaire à présent.
Je bouillai de rage. Je n'avais pas le temps de jouer avec lui alors que mon objectif était devant moi.
- Ne te mets pas entre lui et moi, où je te jure que tu le regretteras, grondai je.

Il éclata alors de rire, puis dit:

- Si tu veux l'atteindre, tu devras me passer sur le corps.
Comprenant que l'affrontement était à présent devenu inévitable, je m'approchai tout doucement de mon nouvel adversaire, et nous commençâmes à nous observer l'un l'autre.
- Qui es tu ? l'interrogeai-je.
-Je m'appelle Minos, et je suis le grand archimage du clan.
- C'est toi qui a invoqué l'ombre qui a éliminé Clément de Désirae et détruit l'académie de magie, je suppose ?
- En effet... dit il en souriant froidement. Du bon travail n'est ce pas ? A ce qu'on dit tu étais aux premières loges pour y assister, ajouta t'il en ricanant.

A nouveau, je sentis ma rage monter en moi, et je créai une boule de feu dans la paume de ma main. Tandis que nous parlions nous tournions toujours en cercle, jaugeant l'ennemi, et recherchant la moindre faiblesse. Soudain, Minos leva son doigt vers moi qui forma un rayon maléfique instantanément. Ce dernier se dirigea vers moi à une vitesse fulgurante, et je n'eus que le temps de me décaler sur le côté. Malgré tout, le rayon toucha légèrement le haut de mon épaule droite. Me reprenant immédiatement je lançai la boule de feu que j'avais crée sur mon adversaire qui tendit ses bras. Ce qui se passa ensuite me laissa sans voix: ma boule de feu se volatilisa dans les airs avant d'atteindre sa cible. Devant mon air ébahi, il rit de plus belle, et m'attaqua de nouveau. Il lança trois rayons maléfiques dans ma direction, je tentai alors de les éviter, mais l'un d'eux m'atteint à la cuisse gauche. Je m'affaissai sur ma jambe à présent affaiblie et baissai la tête, tentant de contrôler la douleur.

Il me frappa alors au ventre à distance, grâce à une force invisible d'une puissance incroyable qui me fit voler de plusieurs mètres en arrière. J'avais le souffle coupé, et je me mis à cracher du sang. Les battements de mon cœur s'accélérèrent, et la peur s'installa. Je me redressai tant bien que mal, toujours baissé.

- Tu as perdu, me dit il en tendant le doigt comme pour me porter le coup final.

J'essuyais le sang qui avait coulé de ma bouche d'un revers de manche, et souris soudain. Minos fut troublé et son sourire de triomphe s'effaça tandis qu'il baissait légèrement le doigt. La pluie se mit brusquement à tomber. En quelques minutes, le ciel s'était recouvert d'épais nuages, tout comme dans le dernier cauchemar que j'avais fait. Je redressai alors la tète, le sourire toujours dessiné sur mon visage:

- Ca ne fait que commencer, chuchotai je.
Il tendit alors à nouveau son doigt vers moi et serra les dents, tout en criant férocement :
- Insolent ! Meurs !

Un nouveau rayon maléfique jaillit de son doigt, plus puissant que les autres, et au moment il allait m'atteindre, mon corps se découpa en cinq images totalement identiques. Le rayon traversa une des images qui s'effaça aussitôt. Les quatre Andromedd restants coururent se placer en carré, afin d'entourer Minos. Ce dernier était totalement abasourdi par la tournure des événements.

- C'est toi qui as perdu à présent, à moins de trouver la véritable image, tu es mort, dirent toutes les images.
Les quatre mages créèrent simultanément une boule de feu et se préparèrent à la lancer sur leur adversaire.
- Tu vas regretter d'avoir éliminé mon mentor ! Il était comme un père pour moi !

Minos sourit alors à son tour, tandis que la pluie continuait à tomber fortement:

- C'est ce que nous allons voir...
- Quoi ? Répondirent les Andromedds, une expression inquiète se dessinant sur leur visage.

Minos croisa les bras contre sa poitrine, et une aura sombre et violette émana de son corps. Comprenant qu'il allait tenter quelque chose, les quatre Andromedd firent mine de lancer leur sort, mais leur adversaire fut plus rapide. Levant les bras vers le ciel brusquement, Minos créa une sorte de nova qui balaya les quatre mages. Ces dernières s'envolèrent et trois d'entre elles disparurent instantanément, et le dernier Andromedd, moi en somme, s'écrasa à terre après un vol de plusieurs mètres.

Je me relevai péniblement, accusant le coup de ma chute. Encore une fois, mon attaque n'avait pas fonctionné, et mon adversaire avait trouvé une parade efficace. Il allait falloir que je me bouge, car je ne tiendrai pas éternellement à cette allure. Soudain, une idée me vint: je me redressai, prêt à reprendre le combat.

- Tu n'en as pas assez apparemment, ricana t'il.
Je souris à mon tour, et jetai brusquement une boule de feu à ses pieds, créant ainsi un nuage de poussière gênant la vue de mon ennemi. Celui ci se prépara à se défendre, mais il était trop tard. Juste après la boule de feu je me téléporta derrière mon ennemi dans un flash qui aveugla encore davantage Minos. Celui ci fit volte face juste à temps pour me voir lui lancer une boule de feu en pleine tête qui explosa avec une puissance extraordinaire. Dans un hurlement de douleur, mon adversaire décolla et atterrit plusieurs mètres en arrière, mort. Sa tête était entièrement brulée, cette fois c'était terminé.

Je repris mon souffle difficilement, avec une respiration bruyante, tandis que mes blessures me faisaient toujours souffrir. Ex apparut soudain dans la clairière et me hurla:

- Andro' ! Dépêches toi ! On a besoin de ton aide avec le maitre des Ombres ! Il est trop puissant !
- Très bien, répondis je dans un souffle. Laisse moi reprendre ma respiration et j'arrive. Fonces, je te rejoins.

Ex acquiesça silencieusement, puis disparut à toute vitesse. Je m'approchai du corps de Minos. Je voulais vérifier qu'il était bien mort après le retour d'entre les morts de Vamp. Son corps était carbonisé, et de toute évidence, il ne se relèverait pas. Je me décidai alors:

- C'est parti, chuchotai je dans un souffle.

Il fallait rejoindre Ex et les autres. Je me dirigeais donc dans sa direction à toute vitesse, courant à travers les bois sous la pluie toujours battante, serrant les dents pour contenir la douleur de ma cuisse. Je débouchai soudain dans une zone rocailleuse, avec des rochers tranchants et des falaises tout autour. Le spectacle que je vis me fit perdre mes moyens pendant quelques instants.
Le maitre des ombres était de dos, les bras levés vers le ciel, et il tenait en joue Faceless, Kaletha, Laoli, Ironevil et Exwhivess. Ils étaient capturés dans des liens électriques, et le grand maitre les maintenait en apesanteur à quelques mètres du sol en ricanant:

- Vous allez payer cher votre insolence ! menaça t'il.

Puis, soudain, il envoya une décharge électrique à chacun de ses prisonniers, qui hurlèrent de douleur. La rage s'empara brusquement totalement de moi, et avec un fulgurance impressionnante je lançai un éclair contenant toute ma puissance sur le mage noir. L'éclair atteint le grand maitre en plein sur son épaule droite, et celui ci s'affaissa dans un cri de douleur. Le charme fut brisé et mes amis retombèrent à terre, toujours secoués. Notre adversaire se releva aussitôt, alors que le sort que je lui avais lancé aurait du le tuer. Certes il avait une plaie ouverte, par laquelle du sang s'échappait, mais ce n'était rien compte tenu de la puissance du sort qu'il avait encaissé.

Le maitre se retourna brusquement et m'envoya un éclair d'une puissance bien supérieure à la mienne qui m'atteint au ventre et m'envoya m'écraser plusieurs mètres plus loin contre un falaise. Les sons parurent alors venir de plus loin, et ma vue commença à se brouiller. J'étais incapable de faire le moindre geste, et je ne ressentais aucune douleur, ce qui était très mauvais signe... Je redressai difficilement la tête et vis que mes compagnons avaient repris le combat grâce à ma diversion, après quoi je m'affaissais complètement contre le rocher, incapable de bouger.

Je perdis la notion du temps, les yeux figés vers le ciel, observant la pluie tomber, n'entendant plus aucun son que ma respiration bruyante et désordonnée. Au bout d'un moment je vis mon frère se pencher au dessus de moi, et regarder ma blessure. Je lus sur son visage la terreur et je sus que c'était grave cette fois. Il me parla, mais aucun son ne me vint. Mes yeux commençaient à se fermer, et je me sentis partir. Je vis que Kaletha avait commencé à me soigner, et je sentis son aura bienfaitrice envahir mon corps et commencer à me soigner. Au bout de quelques minutes l'audition me revint petit à petit, et je me rendis compte que je pouvais à nouveau bouger mon corps.

- Tu m'entends Andro' ?
Je rouvris brusquement les yeux. Kaletha était toujours au dessus de moi, inquiet.
Andromedd: Oui... Oui, je t'entends très bien...

Je m'assis difficilement. Ma tunique avait un grand trou au niveau du ventre et du sang s'était répandu un peu partout. Mais il ne subsistait aucune trace de blessures... Une fois de plus, mon frère m'avait sauvé la vie. J'enlevais les lambeaux qui me servaient encore de tenue, et me relevai, prêt à reprendre le combat. Ironevil et Kaletha m'avaient éloigné du lieu du combat pour ma sécurité. Nous repartîmes donc la ou nous avions laissé les autres se battre. Lorsque nous arrivâmes, Exwhivess et Laoli combattaient toujours avec ferveur le maitre. Faceless avait apparemment perdu conscience et semblait gravement blessé. Je me tournai vers mon frère:

- Kale ! Occupe toi de Faceless, vite !

Il acquiesça et fonça vers le corps inerte de Faceless tandis que je reportais mon attention sur le combat: Exwhivess parvenait visiblement à opposer une résistance farouche à son adversaire, et l'appui de Laoli lui donnait un avantage tactique car bien que celle ci ne sache pas utiliser la magie, sa présence hostile obligeait le maitre à reporter une partie de son attention sur elle, plutôt que sur le druide. Ex et le maitre lancèrent soudain simultanément un sort de foudre, et cela créa un arc électrique entre les deux adversaires, un arc électrique d'une puissance phénoménale. Chacun d'entre eux savait que le premier qui romprait le lien qui s'était établi recevrait de plein fouet la puissance combinée des deux sorts.

Je m'approchai lentement de la scène, inquiet pour ex, qui commençait à montrer des signes évidents de fatigue. Laoli s'approcha de moi. Elle semblait dépassée par la situation, sa connaissance de la magie étant très limitée.

- Qu'est ce qu'on peut faire ? Ex ne tiendra pas longtemps...
- Je sais, répondis-je en réfléchissant... Mais la situation est critique pour Ex. Son adversaire et lui ont crée ce qu'on appelle un lien dimensionnel. Celui qui rompra le lien recevra les deux sortilèges. Il nous faut donc agir avec prudence.
- Bon, on fait quoi, alors ? insista Laoli.
- D'accord... Prends le à revers, lui dis-je, et je vais attaquer par ce coté. Ca devrait le forcer à rompre le lien. Iron, aides Laoli.
- Entendu, acquiesça Laoli.
Ironevil acquiesça et Laoli lui emboita le pas.

Iron, Laoli et moi, nous lançâmes un assaut simultané. Lorsque Laoli fonça sur le maitre avec sa hache, celui ci se déconcentra, mais créa une nova qui nous fit tous les trois voler à plusieurs mètres pour atterrir durement sur le sol. Cependant, notre objectif fut rempli, car ce fut la dernière erreur que le maitre commit. Sa déconcentration eut pour conséquence de rompre le lien, et dans une explosion de magie surpuissante, un choc électrique vint frapper le mage noir avec la puissance combinée des deux sortilèges. Le grand maitre fut projeté en arrière et alla s'écraser contre un rocher, en retombant à terre avec un bruit mat. La décharge était telle que même à terre, le corps continuait de remuer. Je me précipitai vers le corps en courant:

- Ecartez vous !

Je levai le bras vers le corps encore agité par l'électricité du maitre, et celui ci articula avec une voix déformée par la douleur:

- Allez tous en enfer !
- Toi d'abord... lui dis-je d'un air mauvais.

J'enflammai alors le corps de mon adversaire, et celui ci se plia de douleur, tout en hurlant. En quelques secondes, il était brulé, et mort. S'en suivit un silence uniquement rompu par la pluie, qui tombait toujours. Tout le monde se rassembla autour de Faceless, toujours inconscient. Kaletha prenait toujours soin de lui.

- Comment va t'il, demanda Ex le souffle court.
- Il est très faible, prévint Kaletha. Mais il s'en sortira.

Tout le monde sourit, rassuré. C'était fini. Cette bataille était remportée, et le maitre des ombres étant mort, la conspiration serait démantelée à l'aide des preuves que nous possédions. Mais Vamp s'était ENCORE échappé. Alors que nous étions tous en cercle penchés autour de faceless, les mots du grand maitre me revinrent soudain en mémoire:

" Saches que chaque conseiller possède une de ces boules mystiques qui me permettent de les contrôler, et tant que je posséderai ce médaillon, peu importe les preuves que tu pourras fournir, ils me suivront moi et personne d'autre. "

- Bon sang ! Le médaillon ! m'exclamai-je soudain.

Tous les autres me regardèrent avec un air étonné tandis que je faisais volte face. Je vis soudain quelque chose qui déclencha en moi une montée d'adrénaline. Vamp était en train de dépouiller le corps du maitre de son médaillon. Voyant qu'il était repéré, Vamp prit la fuite en courant.

- Oh non, pas encore...chuchotai je entre mes dents.

Je me remis à le traquer, décidé cette fois à en finir pour de bon. La pluie battait toujours, et j'écartai les branches de la forêt à toute allure. J'utilisai à plusieurs reprises ma technique de téléportation, afin de pouvoir rattraper mon ennemi. Enfin, après une nouvelle téléportation, j'aperçus ma cible qui courrait à toute vitesse. Cette pourriture avait toujours été très douée pour fuir. Je le ralentis alors avec un sort de glace, afin de le stopper. Le résultat fut immédiat: celui ci tomba à terre et s'étala de tout son long.

Je m'approchai de Vamp, un sourire de satisfaction sur le visage: il n'avait plus aucune chance de m'échapper cette fois. La confrontation que j'avais tant attendue était sur le point de démarrer.
- Allez relèves toi, Vamp ! Je ne veux pas t'achever à terre, comme un chien. J'ai attendu ce moment toute ma vie. Un duel contre toi, qui as fait de notre vie à moi et Kaletha un enfer. Tu vas payer pour tout le mal que tu nous as fait, tu peux me croire...

Vamp se releva, et dégaina ses dagues acérées.

- Très bien, dit-il, je vais en finir avec toi cette fois. Tu ne viendras plus contrarier mes plans.

Je préparai une boule de feu mais avec une vitesse fulgurante il me fonça dessus et ses lames fendirent l'air. Un instant plus tard, tandis que j'étais toujours figé sur place par la surprise, une égratignure se dessina sur ma poitrine et mon médaillon tomba à terre. L'une des lames avait tranché le fil du médaillon. Je me retournai et dis avec rage:

- Tu vas me le payer !

Je lançai aussitôt la boule de feu que j'avais crée, qui se dirigea à vive allure vers Vamp, mais celui ci l'évita habilement avec un bond agile. Toujours bouillant de rage je créais plusieurs boules de feu à la suite que je lui jetais dessus, mais le vampire sautait à chaque fois, s'aidant des arbres environnants pour se dissimuler et esquiver les sorts. Quelques secondes plus tard, alors que j'avais le souffle court, Vamp sortit de derrière un tronc d'arbre: il avait réussi à tout esquiver et affichait un sourire goguenard...

En cet instant, alors que je tentais désespérément de reprendre mon souffle, mon ennemi put lire la peur sur mon visage. Je n'étais pas parvenu à le toucher, et mes réserves d'énergie étaient vides.

- Tu as perdu Andromedd... Tu as beaucoup trop fait appel à tes pouvoir depuis le début de la bataille, et ton médaillon ne te protège plus. C'est terminé cette fois, conclut Vamp.

Vamp avait raison. J'avais lancé beaucoup de sorts, et je me sentais épuisé, incapable d'en lancer d'autres. De plus, il connaissait la fonction du médaillon et avait volontairement coupé le fil pour que je ne puisse plus faire appel à la magie. Il ne me restait plus qu'une solution: le corps à corps. Mais cette idée ne m'emballait pas spécialement, compte tenu du résultat la dernière fois que j'y avais été contraint.

Je pris une profonde inspiration et dégainai mon épée, puis me mis en garde, prêt à l'affrontement.

- Allez, approches. Je n'ai pas besoin de magie pour venir à bout d'une vermine de ton espèce, le provoquai-je.

- Je vais en finir avec toi et ton frère. Ainsi ta famille ne viendra plus déranger mes plans.

Un éclair déchira le ciel sous la pluie battante, et le combat s'engagea entre nous. Les lames fendaient l'air encore et encore, se croisant et se recroisant. Mais ma maitrise du corps à corps, bien que d'un niveau supérieur à celui d'un mage habituellement, était bien inférieure à celle de Vamp, qui était un expert en la matière. Ses coups m'atteignaient souvent, tandis que je ne parvenais pas à le toucher. Le combat se poursuivit, et nous nous approchions dangereusement du bord de l'Allod, mais nous ne nous en rendions pas compte. Nous étions tous deux totalement concentrés sur l'affrontement, la moindre erreur pouvant être fatale. A la suite d'un nouvel échange de coups, je m'affaissais à moitié, à nouveau touché. L'ennemi m'avait infligé de nombreuses blessures, et ma constitution étant limitée, j'accusais le coup de mes nombreuses entailles. Vamp afficha un sourire satisfait, sentant que je montrais des signes de faiblesse.

Appuyé sur un genou, je tentai de reprendre mon souffle tandis que du sang s'écoulait de mes nombreuses blessures. Mon adversaire en profita pour me charger et me mis un coup de pied phénoménal, qui me fit rouler sur plusieurs mètres. Mon nez se mit à saigner abondamment, pendant que je me relevai difficilement.

- Si tu te voyais, dit le vampire... Tu fais pitié à regarder. Mais je ne vais pas t'achever toute de suite. Je veux m'amuser un peu avec toi avant, ajouta t'il en ricanant.

Il me releva lui même et me décocha une droite puissante qui me fit tomber à terre. Il s'assit aussitôt sur mon ventre profitant que j'étais sonné et toujours au sol, et il m'asséna plusieurs crochets gauches et droits au visage. Puis il sortit une de ses dagues, la prit à deux mains et la leva en l'air, toujours assis sur moi pour me bloquer au sol.
- Rendez vous en enfer Andromedd. Et ne t'en fais pas pour ton frère, je l'enverrais te rejoindre très bientôt...

La douleur causée par les nombreux coups portés par Vamp au visage m'embrouillait l'esprit, et un fort gout de sang dans la bouche et le sentiment d'un liquide tiède coulant sur mon visage m'indiquèrent que je saignais abondamment. Je n'avais plus la capacité de bouger, et alors que la pluie continuait de tomber, je compris que je ne pouvais plus faire grand chose. Il abattit son poignard, et quelques secondes plus tard son sourire s'effaça. J'avais stoppé son bras avant que la lame ne s'engouffre dans ma poitrine. Fou de rage, Vamp força et bascula en avant, afin de faire jouer son poids pour que la lame ne pénètre. Je fis appel à toutes les forces qui me restaient pour ne pas céder, mais je sus que j'étais trop atteint physiquement pour résister plus longtemps. Au moment ou j'allais craquer, une boule de lumière vint percuter Vamp, mais cela eut pour conséquence de nous faire voler tous les deux sur plusieurs mètres, pour aller rouler jusqu'au bord de l'Allod, et finalement basculer dans le vide. Nous parvînmes de justesse à nous raccrocher tous les deux à la falaise, dernier lien nous rattachant à la vie.

Mais cela n'arrêta pas l'ennemi pour autant. Il s'approcha de moi, et tout en s'accrochant à une racine de la main droite, il me décocha un nouveau coup de poing qui me fit percuter la roche de l'Allod au niveau du front. Sous l'effet du choc, je lâchai prise et dégringolai de plusieurs mètres avant de me raccrocher à une nouvelle racine.
Je baissais soudain la tête, pour voir en dessous de moi les tréfonds de l'astral qui me tendaient les bras, et je jetai un œil à Vamp qui avait déjà presque réussi à remonter sur la terre ferme. Mais alors qu'il se hissait sur l'Allod, une tête familière apparut, celle du mystérieux sauveur qui avait évité que je ne sois poignardé.

- Ou tu vas comme ca, mon vieux ? dit mon frère en posant le pied sur le bras de Vamp.

Le regard de ce dernier se transforma, laissant apparaitre une terreur sans nom. Mais ce qui me frappa, c'était la froideur du regard de mon frère. Toute trace de son regard bienveillant avait totalement disparu, laissant place à un regard empli de haine face à son adversaire.

- Quand tu as tué nos parents il y a des années, poursuivit-il, tu aurais du garder en tête pendant tout ce temps que nous serions deux à réclamer vengeance, Vamp. Tu as commis une grave erreur. Vas rejoindre le maitre, il t'attend. Ne le déçois pas...

Sur ces paroles froides comme la glace, Kaletha dcocha de toutes ses forces un coup de pied dans le visage de Vamp qui lâcha prise, et tomba en hurlant dans les profondeurs de l'astral, pour disparaitre dans les abysses en quelques secondes. Mon frère m'aida alors à remonter, et je m'écroulai dans ses bras, totalement épuisé.

- Désolé mon vieux, tu n'étais pas sensé tomber avec lui, s'excusa t'il.

Je ne répondis pas, mais je remarquai en souriant que son regard bienveillant était revenu sur son visage. Il me soigna en apposant ses mains sur moi, mais s'arrêta en plein milieu, trop fatigué pour poursuivre.

- Ca va Kale ? demandai-je, inquiet.
- Désolé, je... Je n'ai plus d'énergie... trop utilisé...la magie... dit il dans un souffle haletant.
- C'est pas grave, ca va suffisamment bien pour que je marche, répondis je en lui souriant.

Je vis soudain un objet à terre. C'était le médaillon du maitre. Il avait du se détacher quand Vamp avait reçu la boule de lumière de mon frère. Dans un élan de fureur, je posais le médaillon sur une pierre, et transperçai le rubis avec une des dagues de Vamp, ramassée à terre. Lorsque la lame transperça la pierre, une vive lumière nous aveugla l'espace d'un instant, puis plus rien. Le calme revint, uniquement troublé par la pluie qui ne semblait jamais vouloir cesser.

Je sortis la dernière boule mystique qui me restait, et toute trace rouge sang de pouvoir à l'intérieur avait disparu. Ce ne semblait plus être qu'une sphère de verre totalement vide. Ce qui signifiait que le charme devait être rompu sur toutes les sphères. Je me tournai vers Kaletha, l'air radieux:

- C'est fini ! Nous avons gagné ! A présent, le conseil devrait avoir retrouvé ses esprits.

Kaletha ferma les yeux, visiblement soulagé que tout cela soit fini.

- Allons nous en, dit-il finalement, j'ai assez vu cet endroit...
- Oui tu as raison. J'arrive.

Je me tournai vers le bord de l'Allod, et observai les tréfonds dans lesquels Vamp avait disparu. Avec un sourire narquois je dis à voix basse tout en lançant sa dague dans le vide astral:
-Tiens, dis-je à l'intention du vampire... Tu as oublié ca.

Puis, je me retournai vers mon frère, lui passai le bras autour du cou et lui dis:
- Allez viens frérot. Tirons nous de là ! On en a assez fait pour l'instant !