Odeur, de poussière, plancher qui craque. C´est une chambre à l’étage. Sous les combles en fait.
Sur le côté, un lit de bois avec un matelas propre, une couverture râpée, rapiéciée ici ou là. Quelqu’un y a laissé trainer ce qui ressemble à un patron de couture avec quelques pièces de tissu rabibochées les unes aux autres .
Au fond, une fenêtre pas bien large avec des croisillons qui maintiennent en place de petits carreaux colorés.
La lueur d’une fin d’après midi illumine une armoire dont la porte entrouverte laisse voir une collection de robes toutes plus fantaisistes les unes que les autres.
Juste devant la fenêtre, un secrétaire de bois patiné avec deux bougeoirs: c’est une touche de modernité dans ce recoin de désuétude.
On y a éparpillé le contenu d’une boîte : une liasse de lettres entrouvertes, des fleurs séchées avec un billet adressé à un tendre mage, du fil, des aiguilles. Sur une lettre quelqu’un a laissé traîner une baguette dont les cristaux brillent à la lueur du soleil couchant.
Et déjà dans la pénombre du mur d’en face, luisent les runes de la planche qu’on y a fixé.
C’est une chambre de mage.