Dans les couloirs de l'auberge il y a une porte. Sur cette porte, on peut voir, accroché, le crâne d'un chacal. Mais quand on pousse la porte, on entre dans un univers tout autre.
Fenêtres calfeutrées, il y a dans quelques coins de la chambre des bougies ici et là, qui éclairent les multiples parchemins accrochés aux murs, sur lesquelles sont écrites des formules, et plein de dessins, schémas, bref, des trucs de Chamans. Il y avait quelques marmites au fond desquels émanaient une douce lueur, provoqués par quelques potions diverses.
Le lit, large, était couvert par une peau de bête. A coté, un lit plus petit, dans lequel ronflait un Gobelin nommé Boglob. Il planait dans l'air un mélange de parfums, des herbes et des plantes chamans, ramenées du Royaume de la Nature. Puis, au milieu de ces odeurs il y avait celle de l'Orc, mélange de tabac à pipe et d'odeur de la terre. Il y avait sur une commode un restant de viande. Après tout, Dragula aimait manger ses restes en préparant ses Aqua Vitae, potion qui soignait toutes les blessures de guerre.
Surtout la gueule de bois. Le pire ennemi de tout être vivant.
Cette chambre, malgré l'Orc qui y vivait, était emprunte d'une ambiance étrange, jouant avec vos sens, il y régnait un parfum de mysticisme, les ombres dansaient sur les murs au rythme des flammes des bougies, les fumées se dégageant des marmites semblaient se confondre et venait voiler les lueurs des petites flammes qui semblait briller comme des étoiles qui perceraient le brouillard nocturne. Cette poésie qui vous aspirait dès que vous franchissiez le seuil de la porte n'était pas celle d'un Orc que beaucoup croyait idiot, parce qu'il était Orc, mais celle d'un Chaman dont les sens, les rêves et l'esprit transcendaient ce monde que les hommes croyaient dominer.
Puis, il y avait une gourde, contenant du Whisky que seul les chamans des montagnes savaient préparer. Ah, l'art de vivre chaman...