Avant que vous n'entamiez toute lecture, sachez que ce texte, publié plus ou moins en rapport avec les versets de la survie, a pour but de présenter via mon personnage principal une facette de l'histoire d' Allods vue d'un point de vue différent : un habitant de Sarnaut face à la folie d'un Empire décadent. Ne vous attendez pas à un texte humoristique... que vous soyez simple joueur ou RPiste averti, vous pouvez tous lire ce texte et je l'espère, en tirer une morale qui pourrait tous nous concerner si nous aussi, nous vivions en pleine dictature...
Vengeance et rédemption
première partie :
L'œil du destin
Il faisait sombre, très sombre, trop sombre...
L'orage était à son plein au dessus des hautes tours de Nezebgrad, et les éclairs venaient transpercer ici et là le ciel noir qui s'étalait au dessus de la capitale impériale.
Et à ce déchainement soudain de la nature venait s'opposer les hautes forges et cheminées impériales. Le feu et les hautes fumées qui se dégageaient du port, de la centrale Xaes et du quartier Astral, le bruit assourdissant des turbines des usines, tous ces sons qui pourrait laisser croire qu'une guerre faisait rage ici même. Mais ce bruit n'était autre que celui d'un empire en pleine croissance, fier et droit.
Il y avait à l'entrée sud deux gardes et quelques contremaitres, qui malgré l'orage et la pluie ne cessaient de plaisanter en donnant quelques coups de fouet à des esclaves elfes et kanians, des esclaves qui travaillaient sans relâche à la construction d'autres usines, qui allait servir à fabriquer encore plus d'armes." Nous donnons naissance à la mort" disait fièrement Yasker. "Obéir ou mourir, chacun fera son choix". Ces mots résonnaient dans la tète de chaque esclaves, chaque hommes et femmes ou enfants dont l'esprit n'avait pas été perverti par l'idéologie impériale, ou qui ne sombrait pas dans l'ignorance de la Ligue.
Une silhouette massive apparu sous la pluie, encapuchonnée, face aux gardes.
"-Halte ! qui va là ? disait l'un d'entre eux. Identifiez vous !!
- Seulement un voyageur égaré demandant la protection de son souverain... répondit la silhouette.
- Qui es-tu, orc ? demanda l'autre garde.
- Dragula, chaman. Je reviens d'un conflit à Coba, et doit me rendre sur ordre de mon instructeur à la tour de monseigneur Yasker...
Le bluff prendrait-il ? Oui. Il prenait toujours... Gonflez les égos des hommes, ils seront trop aveuglés pour voir la vérité. L'orc reprit :
- Il serait préférable pour vous, gardes, que je ne fasse pas attendre mon instructeur...
- ... Soit. Vous pouvez passer."
Les orcs avaient la réputation d'être bien trop stupides pour mentir. Mais pas tous...
L'orc avança et entra dans la cité. Mais alors qu'il se trouvait suffisamment loin du regard des gardes, il bifurqua sur sa gauche, prit une ruelle étroite et sombre, et entra par une porte dérobée dans ce qui ressemblait à une chambre. Il ferma la porte derrière lui, et fit glisser l'unique bureau de la pièce derrière la porte, de manière à pouvoir se barricader si quelqu'un avait l'idée de venir le chercher. Il alluma un chandelier posé sur une commode à côté de l'unique fenêtre, qui donnait sur les chantiers impériaux, là ou le feu et le vacarme incessant rivaliseraient avec l'enfer lui même.
Il s'appuya sur le rebord de la fenêtre, et observa la capitale.
" Comment avons nous pu laisser se répandre une telle folie ? A ce rythme la les xadaganiens vont détruire tout ce qui avait été créé sur Sarnaut... On tue, on brûle, on extermine toute trace de vie ennemie. Plie toi aux ordres de Yasker ou meurt... Aucune sortie n'est possible..."
Il dégagea l'entrée, puis sorti de nouveau de sa chambre.
Il y avait à la lueur d'un réverbère dans le parc de la Victoire un autre orc qui attendait sous la pluie battante. Dragula apparu à ses côtés.
" -Tu es en retard, dit l'orc.
- Pardon, répondit Dragula. J'ai du me cacher un instant, pour éviter d'éveiller les soupçons des psioniques. J'en ai vu trois patrouiller sur un chemin dans les steppes rouges. Je crois qu'ils développent leurs forces.
- J'ai vu aussi... Ecoute, le conseil Chaman m'autorise à t'accorder ton rang de Mentor. Je sais pas quand tu recevras un apprenti, mais au moins tu bénéficies d'une liberté d'action. Je connais tes motivations, nous t'offrons la possibilité de les réaliser. Mais si jamais l'empire t'attrapais, le conseil niera toute implication ou toute connaissance de ton cas.
- Alors je pourrai enfin fuir l'empire ?
- Tes motivations sont justes aux yeux des chamans, mais tu passerais pour un criminel aux yeux de l'empire. Nous avons un navire actuellement en construction. Si tu ne te fais pas attraper avant, il sera a toi."
La possibilité de quitter ces terres de feu et de sang approchait.
Avoir reçu de la part des sages Chamans un pouvoir plus important réjouissait Dragula. Il repensa à tous ces compagnons morts ou disparus. Les Insurgés avaient été anéantis, mais pas leurs idées. Il pourrait enfin parvenir à distraire l'empire pendant qu'il prendrait la fuite. Mais quand ? là était la question. Le rendez-vous achevé, Dragula rentra dans sa chambre miteuse. Il repensait à Maelii, Sigma, Korakov, et tous ces anciens alliés qui avaient disparus tous les uns après les autres alors qu'ils étaient en mission. Il s'assit par terre, prit un bout de papier et écrivi :
" L'humidité et l'absence de lumière dans cette chambre n'ont d'égale que l'esprit de l'empereur lui même. Sombre, froid et sans âme. Mon reflet dans le miroir m'est insupportable, comment pouvons nous être les acteurs de cette telle infamie envers la nature, la vie ? "
Dehors, les contremaitres fouettaient les esclaves.
" Personne n'est là par hasard, nous avons tous un rôle a jouer. Les plus faibles sont manipulés par l'armée, les plus forts ne peuvent que pleurer les morts, tant l'empire limite leurs pouvoirs. Les enfants sont pris en charge dès leur plus jeune âge, et entrainé a espionner. Ils tueraient leurs propres parents s'il le fallait".
Dans une maison du quartier Bort, des Psioniques venaient arrêter un homme qui avait été dénoncé par son fils de 9 ans, pour avoir mentionné que l'empire était en difficulté dans les terres sacrées.
" Je crois que la fourberie des xadaganiens les a rendu fous a lier. Ils sont aussi asservis que des pantins face au marionnettiste. a croire que Nezebgrad est un théâtre dans lequel chaque soir on joue la même pièce sinistre... "
Dehors, dans les ruelles, une femme marchant tranquillement commençait à presser le pas, après avoir remarqué deux soldats qui la suivait.
" Je ne chercherai pas a saborder l'empire, a moins que....."
Dragula n'eut pas le temps de finir sa phrase, un hurlement retenti dans les ruelles sombres de Nezebgrad. Un soldat montait la garde, un autre s'en prenait à une Xadaganienne pratiquement sa fenêtre. L'orc sorti de sa chambre, puis couru dans la rue.
" - Qu'est ce que vous faites ?? Laissez la ! hurla-t-il.
- Arrière Orc !! Ou tu vas apprendre a souffrir !! "
Le soldat continuait, la Xadaganienne ne pouvait rien faire. L'autre soldat reprit :
" - dégage je t'ai dis !!!"
Il n'eut pas le temps de pointer d'avantage sa lance vers l'Orc que Dragula chargea. Sous l'effet de la colère, il perdit le contrôle de ses nerfs et attaqua les deux soldats. Il envoya au premier d'entre eux une décharge électrique qui le tua sur le coup. Le second, qui était partagé entre la peur et la colère, lâcha sa proie et fonça sur l'orc, qui lui écrasa tout simplement le crâne contre un mur de pierre.
Debout face a la femme qui tentait tant bien que mal de remettre ses vêtements arrachés, il lui dit :
"- Retourne chez toi. Si on te demande, tu as fais un cauchemar et je n'existe pas."
Il avait tué deux soldats, en pleine capitale impériale. Dragula prit sur ses épaules les deux cadavres, et activa sa pierre de téléportation vers le royaume de la nature, là ou l'empire ne viendrait pas le chercher. Avant de disparaitre, il vit la femme lui faire un signe de remerciement.
L'orc disparu dans un éclair de lumière. Il n'y avait que cette femme dans cette ruelle sombre, a moitié nue sous la pluie, blessée par un empire "fier et droit."
Dragula avait sauvé une vie, en avait détruit deux autres. On ne pouvait plus faire marche arrière. Protéger...
L'aube arriva. Un esclave mourut sous les coups de fouets.